· Réussir à améliorer sensiblement, d'ici 2020, la vie d'au moins 100 millions d'habitants de taudis · Le taux de représentativité de la femme au parlement est passé de 2% en 2000 à 9% en 2010" en Afrique du Nord, cependant, ce taux reste "des plus bas dans le monde". Le 05 septembre 2000, les Nations unies, au cours de la 55ème session de l'assemblée générale, baptisée Assemblée du millénaire, les 189 Etats membres adoptèrent les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), constituant ainsi le tournant du siècle, un moment unique d'un symbolisme incontournable pour l'humanité. Ce sommet a constitué une opportunité historique pour obtenir une entente sur le processus de réexamen du rôle des Nations unies et de défis qui attendent l'organisation au cours du présent siècle. Du 20 au 22 septembre prochain, les dirigeants du monde se réuniront en sommet à New-York, afin de permettre une accélération des progrès en vue de la réalisation des OMD, dont la date butoir est fixée à 2O15. Quels sont les objectifs du millénaire pour le développement ? Les huit objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), qui vont de la réduction de moitié de l'extrême pauvreté à l'éducation primaire pour tous, en passant par l'arrêt de la propagation du VIH/sida, et ce à l'horison 2015, constituent un schéma directeur adopté par tous les pays du monde et par toutes les principales organisations mondiales concernées par le développement. Ils ont déployé des efforts sans précédent pour répondre aux besoins des plus pauvres du monde. 1. Réduire l'extrême pauvreté et la faim - Réduire de moitié la proportion de la population dont le revenu est inférieur à un dollar par jour - Réduire de moitié la proportion de la population qui souffre de la faim 2. assurer l'éducation primaire pour tous - Donner à tous les enfants, garçons et filles, les moyens d'achever un cycle complet d'études primaires 3. Promouvoir l'égalité et l'autonomisation des femmes - Eliminer les disparités entre les sexes dans les enseignements primaire et secondaire d'ici à 2005 si possible, et à tous les niveaux de l'enseignement en 2015 au plus tard 4. Réduire la mortalité infantile - Réduire de 2/3, le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans 5. Améliorer la santé maternelle - Réduire de ¾ le taux de mortalité maternelle 6. Combattre le VIH/sida, le paludisme et d'autres maladies - Avoir stoppé la propagation du VIH/sida et commencé à inverser la tendance actuelle - Avoir maîtrisé le paludisme et d'autres maladies, et avoir commencé à inverser la tendance actuelle 7. Assurer un environnement durable - Intégrer les principes du développement durable dans les politiques nationales ; inverser la tendance actuelle à la déperdition de ressources environnementales - Réduire de moitié, d'ici à 2015, le pourcentage de la population qui n'a pas accès de façon durable à un approvisionnement en eau potable - Réussir à améliorer sensiblement, d'ici 2020, la vie d'au moins 100 millions d'habitants de taudis 8. Mettre en place un partenariat mondial pour le développement - Poursuivre la mise en place d'un système commercial et financier multilatéral ouvert, fondé sur des règles, prévisibles et non discriminatoires. Cela suppose un engagement en faveur d'une bonne gouvernance, du développement et de la lutte contre la pauvreté, aux niveaux tant national qu'international - S'attaquer aux besoins particuliers des pays les moins avancés. La réalisation de cet objectif suppose l'admission en franchise et hors contingents de leurs exportations, l'application du programme renforcé d'allègrement de la dette des pays pauvres très endettés, l'annulation des dettes bilatérales envers les créanciers officiels, et l'octroi d'une aide publique au développement plus généreuse aux pays qui démontrent leur volonté de lutter contre la pauvreté - Répondre aux besoins particuliers des Etats enclavés et des petits Etats insulaires en développement - Traiter globalement le problème de la dette des pays en développement par des mesures d'ordre national et international propres à rendre leur endettement viable à long terme - En coopération avec les pays en développement, formuler et appliquer des stratégies permettant aux jeunes de trouver un travail décent et productif - En coopération avec le secteur privé, faire en sorte que les avantages des nouvelles technologies, en particulier dans le domaine de l'information et de la communication, soient accordés à tous Rendez-vous dans 5 ans À seulement cinq ans de l'échéance de 2015 fixée pour la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), le Secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, a demandé aux dirigeants du monde de se réunir en sommet à New York du 20 au 22 septembre afin de permettre une accélération des progrès en vue de la réalisation des OMD. Survenant alors que les progrès sont lents et que de nouvelles crises menacent l'élan mondial vers la réduction de moitié de l'extrême pauvreté, « le Sommet nous offrira une occasion cruciale de redoubler nos efforts pour atteindre les objectifs », a ajouté M. Ban Ki-moon en se référant aux objectifs adoptés en l'an 2000. Les objectifs des Nations unies pourraient être compromis... Plus que cinq ans donc, pour réduire la pauvreté et les inégalités dans le monde. Arrivés aux deux tiers du parcours, les Objectifs du millénaire pour le développement se heurtent à la crise économique. Le rapport 2010 présenté il y a quelques jours aux Nations unies par Ban Ki-moon tire un bilan mitigé des dix premières années de travail: des engagements politiques non tenus, une mobilisation de ressources inadéquate et un impact négatif de la crise mondiale. Les ambitieux objectifs qui devraient être atteints en 2015 (réduction de la pauvreté et de la faim, amélioration de la santé, réduction de l'inégalité entre les sexes, protection de l'environnement,...) seront-ils sacrifiés au nom de la crise? Le Secrétaire général a par ailleurs mis l'accent sur le besoin d'investir dans des '' emplois verts '' et d'offrir davantage de possibilités aux femmes et aux petits agriculteurs. Il convient également, a-t-il poursuivi, de ''concentrer les efforts sur la sécurité alimentaire et le lancement d'une économie verte, moins polluante''. Les dégâts de la crise «Quelques gains obtenus à grands efforts ont été gâchés à cause des crises climatiques, alimentaires et économiques», déclare Ban Ki-moon dans la préface du rapport 2010. La crise aurait particulièrement affecté la lutte contre la faim: la hausse des prix alimentaires en 2008 puis la chute des revenus en 2009 a encore augmenté le nombre de personnes souffrant de malnutrition, qui frôle aujourd'hui le milliard. Mais la crise a surtout eu un effet sur le marché du travail mondial: les emplois précaires et le nombre de travailleurs pauvres ont connu un bond dans les pays en développement. Ainsi, alors que la proportion de personnes ayant un emploi et vivant avec moins de 1,25 dollar par jour (le seuil de pauvreté, soit un euro) avait diminué entre 1998 et 2008, il est remonté à 31% de la population dans les pays en développement en 2009 (contre 0,2% en Europe). Enfin, le recul des exportations des pays en développement et le blocage des négociations du cycle de Doha sur le commerce mondial n'ont pas facilité la croissance et le recul de la pauvreté. L'aide au développement piétine Mais la crise n'explique pas tout. C'est en particulier le montant de l'aide au développement qui s'avère inférieur aux promesses: l'objectif de lui allouer 0,56% du PNB européen n'est pas atteint et la France seule n'arrivera pas aux 0,51% prévus pour 2010. Bien que des annulations partielles de dette soient venues compenser ce manque à gagner pour les pays en développement, l'Europe est attendue pour prendre le leadership en matière d'aide publique et se doter d'un plan d'action contraignant pour ses pays membres. De nouveaux mécanismes de financement, tels qu'une taxe sur les transactions financières, sont à l'étude pour pallier aux «difficultés fiscales» des pays donateurs. A quelques jours du G8, où seront discutés les engagements financiers des grands pays industrialisés, les Nations unies souhaitent rappeler à l'ordre les pays tentés par un repli sur leur économie domestique au détriment de l'aide au développement. La crise a bon dos? Car tout n'est pas perdu pour les OMD: la scolarisation primaire des enfants s'est considérablement améliorée depuis 2000 en Afrique subsaharienne, la mortalité infantile est en baisse et le paludisme fait de moins en moins de victimes. Lors du sommet des Nations unies en septembre prochain, plus d'une centaine de chefs d'Etats devront donc se donner les moyens d'atteindre les objectifs du millénaire, sans se cacher derrière la crise ou attendre un providentiel retour de la croissance économique qui résoudrait tous les problèmes. L'Afrique doit faire mieux Le continent africain réalise des progrès notables en vue d'atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement. Mais beaucoup reste à faire d'ici la date butoir fixée à 2015. Le compte à rebours est en marche. Examinant la situation une décennie après l'adoption de ces objectifs, le rapport note que l'Afrique est sur la bonne voie dans de nombreux domaines : l'accès à l'éducation primaire a largement été facilité pour un plus grand nombre d'enfants, des progrès ont été réalisés dans la lutte contre l'épidémie du sida et la santé infantile s'est considérablement améliorée. Au cours des dernières années et en dépit de son retard persistant par rapport aux autres régions du globe, l'Afrique subsaharienne a connu la hausse la plus importante au monde du taux de croissance des inscriptions à l'école primaire. Il est passé de 58 % à 74 % entre 2000 et 2007. Plusieurs pays dont le Kenya, la République démocratique du Congo, le Burundi, le Ghana, l'Ethiopie, le Malawi et le Mozambique ont supprimé les frais de scolarité et permis à des millions d'élèves d'accéder à l'enseignement primaire. L'Afrique du Nord sur "la bonne voie" La région de l'Afrique du nord est sur "la bonne voie" pour la réalisation de la majorité des objectifs de l'ONU de lutte contre la pauvreté. Le taux de la population vivant avec moins de 1,25 dollars/jour a baissé de 5 à 3%, entre 1990 et 2005, plaçant la région sur la "bonne voie" pour la réalisation de l'objectif de l'Onu pour la lutte contre la pauvreté. Cependant, la crise financière et économique mondiale a freiné le progrès enregistré, précise le rapport, ajoutant que le taux des particuliers travaillant pour leur propre compte ou celui des membres d'une famille travaillant sans percevoir de salaire a augmenté de 31% en 2008 à 34% en 2009. Le taux de scolarisation au cycle primaire a atteint 94% en 2008, plaçant l'Afrique du nord sur la bonne voie pour la réalisation de l'objectif de la généralisation de l'enseignement primaire à l'horizon 2015, souligne le rapport. Le taux de mortalité infantile a baissé de 80 décès/1000 naissances vivantes en 1990 à 29 en 2008, selon le même rapport, rappelant que la couverture des naissances par un personnel qualifié de la santé est passée de 46% à 80% durant la même période. "En dépit des hausses enregistrées, la région a de grands défis à relever pour réaliser l'égalité des sexes et l'autonomisation de la femme", a estimé le rapport. Le taux de représentativité de la femme au parlement est passé de 2% en 2000 à 9% en 2010", a-t-il souligné. Cependant, ce taux reste "des plus bas dans le monde", a conclu le rapport.