La récolte céréalière en Tunisie chuterait de 36% cette année pour s'établir à 1,6 millions de tonnes pour cause de faible pluviométrie, et selon le Département américain de l'Agriculture, ce taux serait de 40% avec seulement1 million de tonnes. On est loin des 2,5 millions de tonnes de céréales récoltées en 2009, et tout l'effort se concentre désormais pour réduire les pertes en dessous de 5%. Par ailleurs, sur l'échelle mondiale : La Russie, en proie aux incendies depuis plusieurs jours, traverse une canicule historique, le prix du blé a poursuivi son ascension fulgurante la semaine dernière, alors que la Russie cesse d'exporter son blé. l'Ukraine et le Kazakhstan connaissent eux aussi une chaleur intense et un manque de précipitations dramatique pour les cultures. Au Canada, la récolte a souffert d'un excès de pluies et la production est touchée, attendue à 20% de moins qu'en 2009. Les pays de l'Union européenne n'ont pas été épargnés par la chaleur à l'Ouest (France, Allemagne notamment) ou les fortes pluies à l'Est (Hongrie, Roumanie, Bulgarie). Cette baisse mondiale grave qui touche surtout la production de blé, s'explique donc par la sécheresse et de fortes températures en Russie, au Kazakhstan, en Ukraine et dans le nord-ouest de l'Europe et par les pluies au Canada et dans le sud-est de l'Europe. En s'y prenant à l'avance, la Tunisie aura certainement économisé autant que se peut au titre se sa facture céréalière. D'autant que les cours ont flambé de 30% en un mois, notamment à cause de la sécheresse, en particulier en Russie. Et les prix du blé ont beaucoup progressé sur les marchés mondiaux après la révision à la baisse du volume des récoltes chez d'importants pays producteurs. Ainsi, la pluviométrie a été exceptionnellement indigente cette année, les prévisions de la récolte céréalières en Tunisie ont été largement revues à la baisse : entre 30 et 40%, ce qui devrait se traduire par des quantités totalisant 1 million de tonnes métriques, contre 1,653 million de tonnes en 2009. Du coup, les importations devraient atteindre 1,7 million tonnes contre 950 000 tonnes prévues au départ. Face à cette situation, L'office des céréales de Tunisie vient de lancer un appel d'offres pour l'achat de 50.000 tonnes de blé meunier, avec comme date limite de soumission, le mercredi 4 août, selon les négociants européens. L'appel d'offres est divisé en deux lots de 25.000 tonnes, l'un pour livraison entre septembre et octobre et le second entre octobre et novembre. L'office avait auparavant lancé un autre appel d'offres pour 50.000 tonnes d'orge. Ce sont les énièmes appels d'offres lancés par la Tunisie sur le marché international des céréales depuis quelques mois en anticipation de deux développements majeurs : le recul de la récolte céréalière en Tunisie et la flambée des cours à un point tel que la tonne de blé se négocie , aux dernières nouvelles, à pas moins de 200 euros la tonnes. Si la tendance perdurait, il faudrait donc s'attendre à une hausse des prix des produits de grande consommation à base de farine comme le pain ou les pâtes. Selon des projections, la production mondiale de grain en 2010-2011 se situerait à 1.753 millions de tonnes (Mt). Selon certains analystes, ces estimations semblent « bien trop optimistes », et ne prennent pas encore « la pleine mesure de la gravité de la situation actuelle sur le bassin de la Mer noire ».