A pieds, taxis, bus, métro ou encore pour ceux qui se font déposer par les parents, ce sera la reprise des cours. Les artères de la cité devront à nouveau se familiariser aux allers et retours de ces jeunes garçons et filles qui quotidiennement iront à la quête du savoir. C'est la rentrée des classes. Dans cette mouvance, « l'Expert » est allé à la rencontre de Monsieur Chedly Ben Mustapha, directeur de l'IHET, l'Institut des Hautes Etudes de Tunis. Avec lui nous allons parler de l'enseignement supérieur en général, de l'enseignement supérieur privé en particulier, et bien entendu de cet institut, l'IHET, situé en plein cœur de la cité capitale, qui accueille chaque année de nombreux jeunes d'une vingtaine de nationalités. Monsieur bonjour, dans quelques jours ce sera la rentrée académique, et l'occasion est idoine pour nous de venir vers le professionnel de l'éducation que vous êtes pour parler non seulement de l'enseignement supérieur en général, mais aussi de l'enseignement supérieur privé en particulier dont relève votre institut, et bien évidemment de l'IHET. Bonjour, c'est moi, et à travers moi tout l'IHET qui est honoré de vous recevoir dans nos locaux. Comme vous l'avez dit et comme vous pouvez le constater, tout le monde est occupé à préparer la rentrée académique, car bientôt c'est la reprise des cours. Monsieur le directeur, quel regard portez-vous sur l'enseignement supérieur? Ecoutez, je ne parlerai pas de mon regard sur l'enseignement supérieur, mais plutôt de l'analyse que j'en fais si vous voulez. Et, à ce propos je pense que depuis très longtemps la trajectoire est toute tracée. Vous avez sûrement dû le constater, puisque vous suivez l'actualité, que plusieurs conseils ministériels présidés par le Chef de l'Etat avaient pour objets l'éducation, l'enseignement supérieur. A mon avis c'est clair comme l'eau de roche, que la Tunisie de part ses choix accorde une importance capitale à la formation de ses jeunes citoyens. Et donc, les établissements comme le nôtre ne peuvent que suivre cette logique noble de progrès, simplement parce que nous pensons et adhérons à cette volonté de formation, car une jeunesse bien formée ne peut être qu'un meilleur investissement pour le futur. Et ça, la Tunisie le sait et s'y investit fortement, non seulement à notre niveau, mais aussi à l'échelle internationale, car rappelez vous que nous sommes depuis le 12 août dernier en pleine année internationale de la jeunesse, et ça c'est bien une initiative de la Tunisie, adoptée à l'unanimité par les Nations Unies. Pour revenir à l'enseignement supérieur, les défis restent grands, et c'est évident que les actions sont menées pour y faire face. Et l'enseignement supérieur privé ? Aujourd'hui, d'une part, l'enseignement supérieur privé s'est énormément développé depuis environ 10 ans, et le secteur est devenu une réalité dans le paysage universitaire. Il est constitué d'une myriade d'établissements notamment des écoles, des instituts et des facultés privés. L'essentiel des établissements est concentré à Tunis. D'autre part, l'enseignement supérieur avec son arrimage au système LMD, contribue à faire de la Tunisie une plateforme internationale de l'enseignement, et ce, aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé. Ainsi, avec la kyrielle de formations proposées, l'étudiant peut suivre ses cours en toute quiétude, sachant que par exemple il peut faire un premier cycle à Tunis, et faire le second ou le troisième s'il le souhaite à l'étranger, ce qui est le cas pour beaucoup de nos étudiants d'ailleurs. Vous comprendrez donc que grâce au système LMD nous répondons à une norme internationale qui est un atout pour les exigences du marché de l'emploi. Venons-en à votre établissement, pouvez-vous nous le présenter, et nous dire un mot sur son projet éducatif ? L'IHET n'aurait pas vu le jour sans la confiance qui nous a été faite par les autorités qui ont su miser sur un bon projet. Fondée en 1998, nous sommes spécialisé en management des affaires, et nous proposons un large éventail de formations sanctionnées par des diplômes d'état et classées par domaine professionnel (comptabilité, finance, Marketing, commerce international, Informatique de gestion, droit, langues, tourisme et Marketing…). Notre mission principale consiste à mettre l'accent sur les compétences nécessaires au développement d'un véritable professionnalisme et sur l'employabilité de nos étudiants. Quelle sont les spécificités de l'IHET ? Son ouverture à l'international, l'institut a inauguré un véritable partenariat avec des universitaires de bonne réputation scientifiques et des professionnelles. Ainsi, l'IHET continue à construire sur sa différence : promouvoir les valeurs d'éthique, d'innovation et d'ouverture sur le monde des affaires. Votre ouverture à l'international se vérifie-t-elle aussi au niveau des étudiants ? Bien entendu, nos étudiants sont d'environ 23 nationalités différentes, pour la plupart provenant des pays d'Afrique francophone. Il règne entre eux avec leurs camarades tunisiens une ambiance bon enfant. Des week-ends en bord de mer, des soirées à thème, des voyages mais aussi des tournois sportifs comme le match de gala étudiants enseignants, le tournoi de football, une escapade dans le Sud tunisien etc. Tout cela dans le seul but de renforcer la convivialité et le sentiment d'appartenance à la grande famille de l'Institut. Quelle action précise avez-vous déjà menée dans ce sens ? Nous soutenons de très près les activités des associations africaines, et bien évidemment l'AESAT, l'Association des Etudiants et Stagiaires Africains en Tunisie. Nous avons aussi avec beaucoup de bonheur été le principal partenaire de l'association des étudiants camerounais quand ils ont organisé il y a deux ans les journées de l'intelligentsia camerounaise en Tunisie. Nous avons trouvé l'idée très originale, et l'IHET est prête à soutenir tout ce qui va dans le sens de l'innovation, venant de la part des jeunes. A partir de quelle(s) procédure(s) recrutez-vous vos étudiants ? Sur la sélectivité : on choisit les meilleurs pour la qualité, la pérennité et le statut de leader, afin de leur inculquer un esprit d'initiative, et donner l'occasion à chacun de réaliser ses ambitions. Quel est le profil nécessaire pour être un bon Directeur ? (Rire), c'est une question qu'il faudrait plutôt poser à mes étudiants, collaborateurs et partenaires… je pense néanmoins qu'il est bon de posséder au préalable une expérience réelle de l'enseignement supérieur et de la recherche, une bonne connaissance du milieu professionnel du ressort de l'école sans compter l'aptitude au management des hommes et des ressources, le goût de la communication et du contact avec les étudiants. Quelle image vous a le plus marqué en tant que directeur ces cinq dernières années ? Ces jeunes. Oui ces enfants, vous savez ici tous avons véritablement le sentiment d'appartenir à une famille. Le directeur, les responsables de différents services, les étudiants, tout le monde se côtoie, nos portes sont toujours ouvertes pour nos enfants. Donc si vous voulez, ce sont les clichés de ces jeunes souriants, circulant dans les couloirs, suivant les cours, avides de savoirs et d'ambitions, bavardant avec leurs encadreurs qui me viennent le plus souvent en tête, ils sont la voix de l'avenir vous savez. Notre rôle consiste à leur donner le cadre adéquat pour leur épanouissement. Vous y arrivez ? Les feedbacks sont plutôt rassurant, le jeune qui sort de notre institut est épanoui, à tous les niveaux. Aussi bien intellectuellement que culturellement. Vous savez nous ne nous limitons pas aux simples connaissances livresques, le côté culturel revêt pour nous une importance capitale afin d'assurer à nos jeunes une formation complète, devant faire d'eux des jeunes filles et jeunes garçons prêts à s'intégrer à la vie professionnelle. Pouvez-vous nous citer trois arguments qui inciteraient les étudiants à venir étudier dans votre institut? - notre profil de formation spécialisé de haut niveau, structuré de manière cohérente - la reconnaissance de l'IHET par les milieux professionnels - sa grande ouverture à l'international Quelle a été la décision la plus difficile que vous ayez prise en tant que directeur ? Renvoyer un étudiant après une année de redoublement sans avoir réussi à le remettre en selle. C'était humainement très dur mais la défense de la qualité de notre diplôme sur le marché du travail était en jeu. Justement, selon vous, quels sont les prochains grands défis qui attendent l'IHET ? Sa pérennité. L'IHET est en pleine phase de croissance et dispose encore, à mon sens, d'une large marge de progression. Bien formés, vos étudiants ne doivent pas avoir de difficultés à se placer sur le marché de l'emploi ? 95% de nos étudiants sont embauchés dans les six mois qui suivent l'obtention de leur diplôme. Les étudiants issus de la filière informatique, profitant d'un marché très favorable, décrochent même souvent un contrat avant même d'être diplômés ! Qu'est-ce qui selon vous caractérise le privé du public? Dans l'enseignement privé, les effectifs réduits dans les salles de cours et TP augurent l'avantage d'un meilleur suivi des étudiants. L'apprenant a le sentiment que l'enseignant est là pour lui tout seul. L'ambiance est telle que l'on se croirait parfois en plein cours de soutien, pourtant nous sommes bel et bien dans une salle de classe. J'ajouterais le professionnalisme des enseignements dispensés qui aboutissent à un savoir-faire en constante évolution et en adéquation à une économie Tunisienne qui vise la meilleure intégration à l'économie-monde, voire à faire prévaloir ses avantages comparatifs et ses capacités d'innovation.