Une nouvelle association tunisienne « vigilance » s'est donnée pour mission de contrôler les prêches dans les mosquées afin de traquer l'incitation à la violence, ont indiqué aujourd'hui ses fondateurs. L'association veut oeuvrer à l'ancrage de l'égalité contre "toute discrimination basée sur le sexe, la croyance religieuse, l'âge ou l'appartenance régionale et sociale".
Outre les prêches, "Vigilance" veut observer tous les discours politiques, les établissements d'éducation et les médias pour "détecter les violations des droits, l'incitation à la haine, les atteintes à la liberté d'expression, d'opinion et de presse et aux libertés académiques", selon le communiqué. Fondée par Naziha Rjiba, journaliste militante connue pour s'être opposée au régime du président déchu Ben Ali, Vigilance regroupe notamment des islamologues et des défenseurs des droits de l'Homme. Vigilance compte parmi ses membres fondateurs Kamel Jendoubi, président de l'Instance indépendante des élections qui a organisé le premier scrutin libre post-révolution en octobre 2011.
Selon le ministère des Affaires religieuses, 400 des 6000 mosquées de Tunisie sont contrôlées par des imams du courant salafiste, partisans d'un islam rigoriste et dont certains groupuscules prônent la violence. Une association de soutien aux minorités a annoncé mercredi avoir porté plainte pour incitation à la haine contre un imam tunisien dont un prêche appelant à un génocide divin des juifs avait été diffusé à la télévision en direct le 30 novembre.