Néji Argoubi Professeur agrégé à la faculté de la Manouba Le diplôme d'agrégation est l'un des plus forts certificats de troisième cycle de point de vue compétence scientifique et pédagogique. Les candidats, sous réserve des conditions strictes du concours dans lesquelles se déroulent les examens, ne nient pas les normes objectives et précises, et ce, qui mènent à un petit nombre de réussites dans ce certificat qui ne dépasse parfois pas 1 ou 2 en particulier dans les sciences humaines comme la géographie, l'histoire, la philosophie. Les agrégés ne cachent toutefois pas que le succès est une source de fierté et d'excellence par rapport aux autres certificats. L'agrégation est le seul diplôme coparrainé par les ministères de l'Education et l'Enseignement Supérieur.
Mais les professeurs agrégés, peu nombreux dénoncent la marginalisation non justifiée surtout qu'aucune décision n'a été prise en leur faveur depuis longtemps pour améliorer leur statut matériel et administratif, ce qui les a conduits à briser le silence et prendre l'initiative d'organiser une réunion à la faculté de 9 avril.
Les participants se sont réunis, au nombre de 40 professeurs appartenant à différentes disciplines dans les sciences humaines et exprimé leur profond mécontentement de la marginalisation claire, continue et non justifiée sur tous les niveaux professionnel - scientifique et administratif, qu'ils subissent en dépit de l'importance cruciale et la valeur scientifique de leur diplôme, reconnu par toutes les parties universitaires, notamment la qualification en matière d'enseignement et les normes précises et rigoureuses des programmes.
Les agrégés ont mis l'accent sur le système de rénumération qui ne tient pas compte de la différence dans la promotion du passage de grade scientifique d'une part et administratif d'autre part. Les enseignants qui ont de l'ancienneté, dans le grade de professeur principal hors classe et ensuite réussi l'agrégation, ont un salaire réduit. Ce qui est inacceptable. Les enseignants agrégés ont revendiqué de revoir le système de rémunération et demandé au syndicat de présenter la situation des professeurs agrégés comme un dossier à part dans les négociations sociales avec les deux ministères.
Ils ont également discuté la question des heures de travail et des heures supplémentaires imposées d'une façon arbitraire par les administrations dans les emplois de temps. Cette charge empêche l'avancement dans la recherche pour les inscrits dans une thèse de doctorat. La réduction de l'horaire de travail à 12 heures pour les enseignants du supérieur et 15 pour le secondaire est timidement respectée par les administrations.
Les enseignants présents à la réunion ont exigé le respect du règlement en refusant les séances supplémentaires. Les enseignants du secondaire inscrits en thèse de doctorat ont proposé un abattement horaire qui les met au niveau de leurs collègues agrégés de l'enseignement supérieur tant qu'ils sont titulaires du même diplôme et de le compenser par des taches pédagogiques ce qui est institué par la loi de 1993.
Les enseignants agrégés du supérieur ont avancé qu'ils sont privés de nombreux droits fondamentaux, comme la promotion au grade d'assistant en dépit de la loi n°1825 de l'année 1993, précisément son article 34, qui donne la préférence aux agrégés pour le passage au grade d'assistant. Mais les comités ne le prennent pas en considération. Les agrégés ont revendiqué la nécessité d'activer cet article.
Les enseignants ont également exprimé leur préoccupation pour l'exclusion sévère du droit de vote et du droit de se présenter aux conseils scientifiques, qui porte atteinte au principe de l'égalité. Les intervenants qui ont évoqué ce point avec colère ont insisté sur l'insertion de leurs noms sur la liste des électeurs et leur représentation dans le Conseil scientifique. Le droit de publication des articles scientifiques dans des magazines et les revues universitaires a été évoqué dans le cadre de la discussion des restrictions par les comités de rédaction sur les articles.
Les enseignants ont également exprimé leur mécontentement de leur exclusion des promotions à des tâches administratives, politiques, culturelles, et économiques, et se voient capables de les assumer. Pour conclure les professeurs agrégés ont exprimé leur volonté de faire des efforts supplémentaires dans l'enseignement aidant les élèves et les étudiants à surmonter les difficultés dans ces circonstances exceptionnelles et de mettre un plan pour les activités scientifiques. Ils ont proposé de créer une association à caractère scientifique et culturel. Ils suggèrent de fonder une revue publiant leurs travaux. Ils ont choisi une Commission temporaire de 10 professeurs comme représentants de l'enseignement supérieur et l'enseignement secondaire pour dialoguer et négocier en leur nom.
En fin de compte les agrégés des langues et des sciences humaines confirment qu'ils respectent l'appel des ministères de l'Education et de l'Enseignement Supérieur à la nécessité d'être responsable et de comprendre les pressions de la situation actuelle. Ils présentent leurs revendications aux deux ministères pour revoir leurs droits légitimes tout en gardant confiance en un traitement meilleur de leurs problèmes dans des délais raisonnables. Néji Argoubi (Professeur agrégé à la Faculté de La Manouba)