Le sommet de l'Union africaine (UA) n'est pas parvenu ce lundi 30 janvier 2012 à Addis Abeba a élire un président pour son organe-clé, la Commission, les chefs d'Etat se divisant à peu près à égalité entre le Gabonais Jean Ping et la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma. Quatre tours de scrutin ont exposé les lignes de fracture entre Afrique anglophone et francophone, australe et occidentale, même si les dirigeants africains s'efforçaient de minimiser la portée de ces divisions. Ce 18ème sommet, le premier depuis la chute du libyen Mouammar Kadhafi, figure historique même si controversée de l'organisation, se termine ainsi de façon inattendue. “Aucun des deux candidats en lice ne l'a emporté”, a indiqué à la presse le président de la Zambie, Michael Sata, et “la prochaine élection aura lieu en juin”, au prochain sommet de l'UA. Jean Ping, 69 ans, en poste depuis 2008, a pourtant devancé légèrement sa concurrente sud-africaine, ancienne ministre sud-africaine des Affaires étrangères et ex-épouse du président Jacob Zuma, lors de trois premiers tours (28 voix contre 25, 27/26, 29/24 voix), selon des sources concordantes. Mme Dlamini-Zuma, 63 ans, actuelle ministre de l'Intérieur, a été alors contrainte par le règlement de retirer sa candidature, mais M. Ping, ancien homme de confiance de l'ex président Omar Bongo, pourtant seul en lice, n'a pas atteint la majorité des deux-tiers requise. Il a obtenu au quatrième tour 32 voix, et 20 bulletins blancs, à quatre voix de la majorité qualifiée exigée. En attendant le prochain sommet, la présidence de la Commission sera assurée par intérim par son actuel vice-président, le Kényan Erastus Mwencha.