Lors d'une réunion tenue au Palais de Carthage le lundi 2 juin 2025 avec la cheffe du gouvernement, Sarra Zaafrani Zenzri, le président de la République Kaïs Saïed a lancé un message ferme en faveur de réformes législatives et institutionnelles urgentes, tout en appelant à une plus grande responsabilisation des agents publics. Le chef de l'Etat a estimé que la Tunisie ne pourra sortir de l'impasse sans une refonte des textes réglementaires couvrant l'ensemble des secteurs, mais surtout sans des responsables administratifs pleinement engagés et conscients de leur devoir envers les citoyens. Il a vivement critiqué certaines pratiques observées dans les administrations, où des procédures sont utilisées délibérément pour entraver le fonctionnement normal des services publics et nuire aux usagers, dénonçant un comportement allant jusqu'à « le harcèlement organisé ». Kaïs Saïed a rappelé que les salaires versés aux fonctionnaires proviennent de l'argent du peuple et que ceux-ci doivent être perçus comme une contrepartie au service du bien commun, et non au bénéfice de lobbies opérant « dans l'ombre des couloirs administratifs ». Il a souligné que tout manquement ou négligence dans l'exercice des fonctions devrait entraîner des poursuites, conformément à la loi. Dans ce cadre, le président a évoqué un programme en cours de restructuration de plusieurs institutions publiques, affirmant que leur pertinence se mesure à la réalisation des objectifs pour lesquels elles ont été créées, et non à leur simple existence bureaucratique. « La sagesse n'est pas dans la multiplication des structures, mais dans leur efficacité », a-t-il insisté. Enfin, Kaïs Saïed n'a pas manqué de pointer l'ironie de certaines situations, citant l'exemple d'organismes censés prévenir la corruption alors que les signes de corruption sont manifestes et visibles dans leur propre fonctionnement. Une allusion à peine voilée à certaines entités qui, selon lui, fonctionnent dans le déni du réel. Cette rencontre intervient dans un contexte national marqué par une frustration croissante face aux lenteurs administratives, à la persistance de réseaux d'influence internes et à une demande sociale forte pour des réformes structurelles. Le discours présidentiel, musclé et sans équivoque, pourrait préfigurer une accélération des mesures disciplinaires et institutionnelles dans les prochaines semaines. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!