La dette publique a franchi un nouveau seuil, atteignant 135,1 milliards de dinars à la fin du mois de mars 2025, soit une progression de 7,2% par rapport à la même période en 2024. Cette évolution traduit un défi pour les finances publiques, avec une projection qui anticipe un endettement total de 147,4 milliards de dinars d'ici la fin de l'année, représentant 80,5% du produit intérieur brut (PIB). Cette situation soulève des interrogations quant aux facteurs sous-jacents qui alimentent cette hausse. Dettes intérieures et extérieures Au premier trimestre 2025, la dette intérieure constitue 57% du total, soit environ 77 milliards de dinars, tandis que la dette extérieure représente 43%, soit 58,1 milliards. Cette répartition révèle une certaine dépendance à l'égard des financements étrangers, structurés majoritairement autour d'accords multilatéraux (68,6%), complétés par des emprunts sur les marchés financiers internationaux (8,2%) et des prêts bilatéraux (23,2%). La diversification des devises dans lesquelles ces dettes sont contractées – principalement en euro (60,2%), en dollar (26,2%) et en yen japonais (6,5 %) – immunise la Tunisie contre les risques de change qui peuvent impacter la charge financière. Une augmentation notable du service de la dette La charge liée au remboursement de la dette publique a connu une augmentation s'élevant à 9 milliards de dinars à fin mars 2025, soit une hausse de 26% par rapport à la même période l'année précédente. Cette progression est principalement due à l'augmentation du principal remboursé, qui a bondi de 38,6%, tandis que les intérêts ont, eux, légèrement diminué de 10,4%. Cette dynamique traduit un défi pour la trésorerie publique, impactant la marge de manœuvre budgétaire pour d'autres dépenses essentielles. Les causes de cette trajectoire Plusieurs facteurs expliquent cette montée de la dette tunisienne. D'abord, la situation du déficit budgétaire bien que maitrisé mais qui oblige l'Etat à recourir régulièrement à l'emprunt pour financer ses besoins. Ensuite, la conjoncture économique internationale, marquée par une inflation élevée et des taux d'intérêt mondiaux en hausse qui alourdissent le coût du refinancement. Enfin, la dépendance à des financements extérieurs en devises étrangères expose le pays à la volatilité des marchés financiers et aux fluctuations des taux de change, amplifiant ainsi la charge de la dette. L'évolution de la dette publique tunisienne illustre un contexte financier spécifique, où la gestion rigoureuse des ressources et la recherche de solutions durables doivent continuer pour stabiliser davantage la situation. La trajectoire actuelle invite à une réflexion approfondie sur les tendances économiques et budgétaires pour maîtriser l'endettement. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!