Une campagne régionale de contrôle intensif a été menée récemment à Coco Beach, dans la délégation d'Utique (gouvernorat de Bizerte), révélant une série d'infractions préoccupantes. Selon Sami Bejaoui, directeur régional du commerce à Bizerte, pas moins de 40 infractions ont été relevées à l'issue de cette opération coordonnée. Infractions économiques en tête Sur les 40 infractions constatées, 31 sont d'ordre économique, portant notamment sur l'absence d'affichage des prix et la non-facturation, deux pratiques récurrentes en période estivale. Ces manquements compromettent la transparence des transactions commerciales et nuisent à la protection du consommateur, particulièrement dans des zones touristiques à forte affluence. Huit infractions ont également été relevées pour travaux effectués sans autorisation sur le domaine public maritime, un phénomène qui s'intensifie avec l'arrivée de l'été. Ces aménagements anarchiques peuvent compromettre l'accès libre au littoral, dégrader l'environnement côtier et violer la réglementation en vigueur en matière d'occupation du domaine public. Dans le cadre de cette opération, 16 inspections sanitaires ont été menées, conduisant à une infraction sanitaire liée à des manquements aux normes d'hygiène. L'intervention des agents de l'Instance nationale de sécurité sanitaire des produits alimentaires (INSSPA) a permis de vérifier les conditions de conservation des denrées proposées à la vente. Un dispositif interinstitutionnel Cette campagne de contrôle a été conduite en étroite collaboration entre plusieurs entités : la direction régionale du commerce de Bizerte, la brigade de la garde municipale, les services de la garde maritime, et l'INSSPA. Elle s'inscrit dans un programme plus large de surveillance du littoral, incluant également les axes routiers menant aux plages, où les pratiques commerciales font régulièrement l'objet de dérives. Au-delà des irrégularités constatées, les autorités observent une dynamique touristique en demi-teinte. Malgré l'entrée en vigueur de l'horaire d'été et l'annonce des résultats des concours nationaux, les chiffres sont en recul. La fréquentation estivale à Coco Beach est inférieure d'environ 40 % par rapport à la même période en 2024, selon les premières estimations, et ce, malgré le début du retour des Tunisiens résidant à l'étranger. Ce constat interpelle les professionnels du secteur, d'autant plus que la région de Bizerte mise sur son potentiel balnéaire pour attirer les estivants et stimuler l'activité économique locale. Analyse : Un équilibre à trouver entre attractivité touristique et rigueur réglementaire L'opération menée à Coco Beach illustre la tension entre l'exigence de rentabilité estivale et le respect des normes commerciales, sanitaires et environnementales. À l'approche du pic touristique, le maintien d'une vigilance constante est indispensable pour garantir une expérience sécurisée aux vacanciers et préserver la compétitivité de la région. Si la baisse de fréquentation persiste, les autorités pourraient être amenées à réévaluer les stratégies de promotion touristique. En parallèle, une meilleure sensibilisation des commerçants aux obligations légales pourrait favoriser un climat de confiance propice à la relance du secteur. Cette baisse notable de la fréquentation, estimée à 40 %, pourrait s'expliquer par la dégradation du pouvoir d'achat des Tunisiens, mais également par le désengagement progressif des visiteurs ayant vécu une mauvaise expérience sur place. Pour garantir un modèle économique durable, il devient impératif d'offrir une qualité de service irréprochable à un prix étudié, afin de fidéliser la clientèle et restaurer l'image des plages tunisiennes comme destinations attractives. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!