Dans une déclaration retentissante accordée ce lundi au journal Politico, l'ancien Premier ministre israélien Ehud Olmert a dressé un constat sévère de l'isolement croissant d'Israël sur la scène internationale. « Nous sommes devenus un Etat paria », a-t-il affirmé, dénonçant les atrocités commises à Gaza qu'il a qualifiées d'« inacceptables et impardonnables ». Selon lui, Israël est en train de perdre le soutien de ses alliés traditionnels, à commencer par l'Allemagne, sous pression intérieure pour sanctionner Tel-Aviv, et même les Etats-Unis, où le président Donald Trump a exprimé sa préoccupation face à une « véritable famine » qui sévit dans l'enclave palestinienne. Critiques contre l'instrumentalisation de l'antisémitisme Olmert s'en est également pris aux discours de l'actuel gouvernement israélien, qui qualifie de « soutien au terrorisme » ou d'« antisémitisme » toute critique formulée par des dirigeants occidentaux. Il a jugé « grotesques » les accusations portées contre le président français Emmanuel Macron ou le Premier ministre britannique Keir Starmer. « Netanyahu et d'autres membres de la coalition utilisent ces accusations pour se défendre contre des critiques parfaitement justifiées concernant l'usage excessif de la force », a-t-il déclaré. Un tournant dans la position d'Olmert L'ancien dirigeant, qui avait initialement défendu la guerre menée par Israël contre Gaza, reconnaît désormais un changement profond dans sa position. Il dit ne plus pouvoir ignorer les faits : « le massacre de civils, y compris des femmes, des enfants et des personnes âgées, et l'affamement délibéré de la population de Gaza par le blocage de l'aide humanitaire » ont transformé l'intervention militaire en une entreprise d'« élimination massive ». Une rupture morale et politique Pour Olmert, l'écart devient de plus en plus béant entre l'attaque du 7 octobre perpétrée par le Hamas et ce qu'Israël inflige depuis aux Palestiniens. Il déplore que son pays sape en permanence les chances d'un dialogue avec les modérés palestiniens, tout en exprimant sa crainte d'un prochain scénario de grande ampleur : « L'annexion de Gaza, voire de la Cisjordanie, pourrait être la prochaine étape », a-t-il averti. Un bilan humain insoutenable Depuis le 7 octobre 2023, l'offensive israélienne a provoqué un véritable désastre humanitaire à Gaza. Plus de 210 000 Palestiniens ont été tués ou blessés, dont une majorité d'enfants et de femmes. Plus de 9 000 personnes sont portées disparues, et des centaines de milliers de civils ont été déplacés. La famine, désormais qualifiée de politique délibérée, a déjà coûté la vie à de nombreux innocents. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!