Le Top 20 africain 2025 par capital Tier 1 confirme une hiérarchie désormais bien installée : Afrique du Sud, Egypte, Maroc, Algérie et Nigeria occupent l'essentiel des premières places. Aucune banque tunisienne n'apparaît dans ce Top 20, un constat cohérent avec la taille encore modeste du secteur bancaire tunisien au regard du seuil d'entrée observé cette année (autour de 2 milliards de dollars de capital Tier 1 pour les rangs 13 à 20). Le classement 2025 (Top 20 par capital Tier 1) Rang 2025 Rang 2024 Banque Pays Date de clôture Tier 1 (Md$) Actifs (Md$) 1 1 Standard Bank Group Afrique du Sud 31 déc. 2024 13 174 2 2 National Bank of EgyptEgypte 30 juin 2023 7 169 3 3 Attijariwafa Bank Maroc 31 déc. 2024 6 72 4 7 FirstRand Afrique du Sud 30 juin 2024 6 94 5 4 Absa Bank Afrique du Sud 31 déc. 2024 6 89 6 5 Banque Centrale Populaire Maroc 31 déc. 2024 5 54 7 6 Banque Misr Egypte 31 déc. 2023 5 54 8 8 Nedbank Afrique du Sud 31 déc. 2024 5 71 9 9 Banque Extérieure d'Algérie Algérie 31 déc. 2023 4 34 10 11 Banque Nationale d'Algérie Algérie 31 déc. 2023 4 45 11 10 Bank of Africa – BMCE Group Maroc 31 déc. 2024 3 42 12 12 Investec Bank Afrique du Sud 31 mars 2025 3 37 13 13 Arab African International Bank Egypte 31 déc. 2024 2 18 14 16 Access Bank Nigeria 31 déc. 2024 2 26 15 18 Crédit Populaire d'Algérie Algérie 31 déc. 2023 2 25 16 17 Zenith Bank Nigeria 31 déc. 2024 2 19 17 14 Commercial International Bank (CIB) Egypte 31 déc. 2024 2 24 18 23 Equity Bank Group Kenya 31 déc. 2024 2 14 19 15 FBN Holdings (First Bank of Nigeria) Nigeria 31 déc. 2024 2 17 20 20 United Bank for Africa (UBA) Nigeria 31 déc. 2024 2 20 Constat principal : un seuil d'échelle que la Tunisie n'atteint pas encore Seuil d'entrée élevé : dans ce Top 20, le capital Tier 1 s'étage d'environ 13 Md$ (rang 1) à 2 Md$ (rangs 13–20). Les grandes banques tunisiennes évoluent généralement en dessous du milliard de dollars de fonds propres de base, ce qui les place mécaniquement hors du Top 20. Structure du marché : le système bancaire tunisien est fragmenté (nombre d'acteurs, tailles proches), ce qui dilue la capitalisation par établissement. À l'inverse, l'Afrique du Sud, l'Egypte, le Maroc et le Nigeria disposent de champions nationaux à large base de dépôts, à l'assise capitalistique renforcée et présents à l'international. Exposition domestique et contrainte macro : la faible profondeur de marché, la sensibilité à la dette souveraine, un coût du risque plus lourd en phase de ralentissement et les contraintes de change pèsent sur la capacité d'accumulation de capital des banques tunisiennes. Moindre présence régionale : les groupes marocains (Attijariwafa, BCP, BOA) et nigérians (Access, Zenith, UBA, FBN) ont massivement investi à l'échelle africaine, ce qui accroît leurs actifs, leurs revenus et leur Tier 1. La plupart des banques tunisiennes restent centrées sur le marché domestique. Ce que dit la carte 2025 du secteur Afrique du Sud conserve quatre acteurs dans le Top 8 (Standard Bank, FirstRand, Absa, Nedbank), signe d'un écosystème financier profond et sophistiqué. Egypte aligne quatre entrants (NBE, Banque Misr, CIB, Arab African International Bank) — taille de marché et rôle des banques publiques expliquent cette puissance. Maroc place trois groupes dans le Top 11 (AWB #3, BCP #6, BOA-BMCE #11) — expansion africaine et gouvernance ont structuré leur montée en puissance. Algérie confirme trois banques dans le Top 15 (BEA, BNA, CPA), portées par la taille des bilans publics. Nigeria compte quatre grands (Access, Zenith, FBN, UBA) — marché domestique massif, réformes de consolidation et banque universelle exportable. Et la Tunisie dans tout ça ? Ne pas figurer dans le Top 20 n'implique pas une faiblesse intrinsèque : cela traduit avant tout un écart d'échelle. Les banques tunisiennes figurent généralement dans le Top 100 Afrique, mais elles restent loin du seuil de 2 Md$ de Tier 1 requis pour les vingt premières. Pour gravir des rangs, trois leviers sont souvent observés ailleurs sur le continent : 1. Consolidation capitalistique (augmentations de capital, fusions ciblées) pour changer d'échelle, 2. Diversification régionale (croissance externe/partenariats) afin d'élargir la base de revenus, 3. Renforcement prudentiel et technologique (gestion du risque, digital, efficacité opérationnelle) pour accroître durablement la rentabilité et donc les fonds propres. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!