The liveblog has ended. No liveblog updates yet. La séance générale conjointe entre l'Assemblée des représentants du peuple et le Conseil national des régions et des districts a repris ses travaux lundi 17 novembre 2025, consacrant une large partie de ses débats à la mission du transport dans le cadre du projet de budget de l'Etat pour l'année 2026. La réunion s'est tenue en présence du président de l'ARP, Brahim Bouderbala, du président du Conseil national des régions et des districts, Imed Derbeli, ainsi que du ministre du Transport, Rachid Amri, accompagné de son équipe. Un secteur « épuisé » au centre des préoccupations En ouvrant les travaux, Brahim Bouderbala a dressé un tableau sans concession de la situation actuelle du transport en Tunisie. Selon lui, le secteur « vit une crise profonde » en raison de problèmes structurels accumulés, d'un manque d'entretien, de politiques publiques inefficaces et d'une gouvernance déficiente. Le président de l'ARP a rappelé que la dégradation du transport public a eu des effets immédiats sur la vie quotidienne des citoyens, causant retards, insécurité et surcharge, tout en ralentissant le développement économique national. Il a également pointé l'impact du vieillissement des flottes terrestres, aériennes et maritimes, de l'absence d'investissements stratégiques et de la corruption qui a touché certains segments du secteur. Bouderbala a appelé à une « vision stratégique globale » pour reconstruire un système de transport performant, moderne et accessible, soulignant que cette réhabilitation est devenue « une obligation nationale ». Un débat dense sur les priorités régionales Les interventions des membres des deux conseils ont mis en lumière la frustration grandissante des citoyens face à la dégradation du service public de transport. Les griefs les plus récurrents ont porté sur : * la suppression de certaines lignes, notamment celles réservées aux élèves ; * l'absence de dessertes dans plusieurs zones rurales ou enclavées ; * la vétusté des flottes et le manque d'entretien ; * l'insécurité croissante dans les taxis et l'absence de sanctions ; * la lenteur du transport ferroviaire et la fermeture de plusieurs lignes ; * les retards à répétition des vols et la saturation des aéroports, surtout Tunis-Carthage ; * la nécessité d'accélérer la transition énergétique (gaz de pétrole liquéfié, voitures électriques) ; * les difficultés rencontrées par les ports, notamment le sous-usage de certains terminaux. Parmi les recommandations les plus insistantes figuraient : le renforcement du transport scolaire, la révision des recrutements au sein des sociétés régionales de transport, la redistribution équitable des nouveaux bus, la digitalisation des billets d'avion, l'amélioration de la sécurité des chauffeurs de taxi, ainsi que la révision du cadre législatif régissant le transport. Les réponses du ministre du Transport : entre mesures urgentes et stratégie d'avenir Le ministre Rachid Amri a apporté plusieurs clarifications, confirmant que le transport terrestre reste le dossier le plus préoccupant. Il a rappelé que ce sont les sociétés régionales qui assurent les investissements liés aux bus, et que l'acquisition de véhicules d'occasion ne représente qu'une solution temporaire. Renforcement du parc automobile Le ministre a annoncé : * l'arrivée de nouvelles acquisitions issues du marché international et local, * la poursuite de contrats déjà préparés pour consolider les flottes régionales, * l'intégration progressive des bus électriques dès 2026. Relance du transport ferroviaire Amri a confirmé : * la réactivation de la ligne de Bizerte, * son raccordement aux ports et à la Société Tunisienne de Sidérurgie « El Fouledh », * l'objectif de renforcer le fret ferroviaire, moins coûteux et plus efficient que le transport routier. Port de Radès : nouvelle organisation Concernant le principal port commercial du pays, le ministre a indiqué qu'une réorganisation totale a été lancée en collaboration avec la Douane afin de fluidifier l'entrée, le stockage et la distribution des marchandises. Une nouvelle plateforme informatique de gestion des rendez-vous a été mise en place pour réduire les délais. Transport maritime : deux nouvelles acquisitions Le ministre a annoncé la programmation de deux navires supplémentaires destinés au transport de marchandises. La CTN, en difficulté ces dernières années, a supprimé certaines lignes peu rentables tout en ouvrant une nouvelle liaison avec le Maroc, en plus des destinations existantes vers l'Italie et l'Espagne. Tunisair : un objectif de 21 avions en 2028 Actuellement dotée de seulement 14 avions, Tunisair doit impérativement renforcer sa flotte pour atteindre le seuil opérationnel minimal de 21 appareils, a précisé le ministre. Un plan prévoit l'acquisition de 8 nouveaux avions d'ici 2028. Aéroport Tunis-Carthage : modernisation en vue Le ministre a également évoqué : * la préparation d'un appel d'offres pour l'extension de l'aéroport, * la sélection d'un cabinet d'études pour réaliser le diagnostic technique, * la possibilité de recourir à des entreprises étrangères, faute d'expertise locale suffisante dans ce type de projet. En clôturant la séance, Ibrahim Bouderbala a insisté sur l'importance d'organiser des séances de dialogue périodiques avec les membres du gouvernement afin de garantir un meilleur suivi des engagements et des projets. Selon lui, ces échanges permettront de refléter les attentes réelles des citoyens et de renforcer la transparence dans la gestion du secteur. Abonnez-vous à la newsletter quotidienne Tunisie Numérique : actus, analyses, économie, tech, société, infos pratiques. Gratuite, claire, sans spam. Chaque matin Veuillez laisser ce champ vide Vous vous êtes bien abonné.e à notre newsletter ! Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!