Akram Azouri avocat du président déchu Zine El Abidine Ben Ali a évoqué dans une émission de la chaîne satellitaire Al Arabiya, ses rapports avec son client, les chefs d'accusations retenus par la justice tunisienne, la réalité des biens supposés à l'étranger. Il a parlé aussi de l'attitude de la justice tunisienne et s'est permis une comparaison entre la période de règne de Ben Ali et la situation actuelle du pays. Akram Azouri, avocat libanais a affirmé que la Révolution tunisienne a été déclenchée avec l'immolation par le feu de Mohamed Bouazizi qui est un cri pour réclamer davantage de développement, citant à ce sujet l'interprétation dominante au sein de l'opinion en Tunisie. Selon lui, en comparaison entre la période pré révolutionnaire et la situation actuelle, l'état du pays était meilleur sous le règne de Ben Ali étant donné que la Tunisie a connu une croissance économique de 5 % durant 23 ans. Pas de biens de Ben Ali en France ni en Suisse L'avocat Akram Azouri a nié que le président déchu ait des biens à l'étranger, affirmant avoir demandé aux autorités françaises et suisses de lui fournir la liste des biens détenus par son client. Mais ces mêmes autorités lui ont répondu verbalement qu'il n'existe pas de biens au nom de Ben Ali dans leurs pays. Me Akram Azouri a demandé à ceux qui accusent Ben Ali de posséder des biens à l'étranger d'en apporter les preuves. Au niveau des biens possédés dans le pays, il a affirmé avoir connaissance seulement d'une maison appartenant à Ben Ali ainsi que d'un compte dans une banque de la place contenant une modeste somme d'argent dont il n'a pas révélé le montant exact. Evoquant les accusations qui sont portées contre le président déchu par la justice tunisienne , il a indiqué qu'elles se résument en trois affaires, à savoir, celle des stupéfiants représentées par 2 kg de haschich saisis dans son palais , les fonds qui ont été trouvés ainsi que les armes, soulignant le manque de sérieux de ces accusations qui font de Ben Ali un narcotrafiquant pour une modique quantité de drogue et un marchand d'armes pour des pièces d'armes reçus en cadeaux et l'accusent de détournement de fonds pour des sommes d'argent trouvées deux mois après son départ. Il, a ce propos, signalé avoir porté plainte contre les autorités tunisiennes devant le Comité des droits de l'homme à Genève pour avoir vendu aux enchères des biens appartenant à Ben Ali sans avoir un jugement de justice pour le faire. Il a indiqué qu'il n'aura aucune difficulté à démonter ces accusations devant n'importe quel juge indépendant comme s'il mettait en doute l'équité et la transparence du système judiciaire du pays. L'avocat de Ben Ali s'est également plaint de n'avoir pas avoir reçu l'autorisation de venir en Tunisie pour défendre son client, affirmant que les peines prononcées contre son client peuvent être facilement abandonnées si l'opportunité lui est donnée de les contester devant le juge qui les a émises, selon le droit tunisien étant donné qu'elles sont prises par contumace. Il a affirmé qu'il n'existe aucune preuve de corruption contre son client. Akram Azouri a évoqué aussi le climat de grande hostilité dans le pays contre son client, affirmant que dans ces conditions il ne pourrait pas bénéficier d'un procès équitable. L'avocat de Ben Ali a, par ailleurs, préféré ne pas évoquer le clan des Trabelsi, Leila et ses frères affirmant ne pas être mandaté pour parler en leurs noms. Ben Ali a été trompé pour quitter le pays et n'a pas ordonné de tirer Akram Azouri a également évoqué les raisons du départ de Ben Ali du pays, affirmant que le général Ali Seriati lui a fait part de l'existence d'un complot visant son assassinat et qu'il avait quitté pour quelques heures afin de mettre à l'abri sa famille. Concernant l'ordre de tirer des coups de feu, il a indiqué que son client n'a donné aucun ordre de tuer, affirmant que les enregistrements de communications entre le palais présidentiel et les ministères de la Défense et de l'Intérieur existent toujours et ne contiennent aucune preuve que le président déchu a donné des instructions dans ce sens. Il a précisé que les règles dans l'armée stipulent que le soldat use de son arme pour se défendre, et défendre ses équipements et sa position et, de ce fait, n'a pas besoin pour cela d'en référer à son supérieur. Il a affirmé que l'ancien président n'assume aucune responsabilité juridique, à ce sujet, concédant, toutefois, qu'il assume une responsabilité politique de toute la période de son règne.