Les élections des représentants des étudiants aux conseils scientifiques des facultés qui se dérouleront jeudi 15 mars 2012, seront marquées par une rude compétition entre l'Union Générale des Etudiants de Tunisie (UGET), Syndicat estudiantin dominé par la gauche, et l'Union Générale Tunisienne des Etudiants (UGTE), une organisation réputée proche du mouvement du parti Ennahdha et qui vient de reprendre du service, vingt ans après sa dissolution par l'ancien régime. Tout au long de la campagne, les candidats qui se présentent sous la bannière de l'UGTE ont présenté leurs adversaires comme étant des «des ennemis de l'Islam » ou encore des «laïcards partisans de l'occidentalisation d'une société arabo-musulmane». L'UGTE, qui a présenté des candidats dans la quasi-totalité des quelque 180 établissements d'enseignement supérieur, a déployé de gros moyens comme en atteste la distribution de dizaines de milliers d'affiches, de t-shirts et de pancartes. Affaiblie par plusieurs années de luttes intestines, mais aussi par un grand manque de moyens financiers, l'UGET n'a, quant à elle, réussi qu'à présenter des candidats dans 83 établissements. « Ce sera quelque part le pot de fer contre le pot de terre. Nous avons mené campagne en comptant sur les moyens très limités de nos militants alors que les islamistes ont bénéficié d'un grand appui financier de la part du mouvement Ennahdha », s'offusque Chaker Ouadhi, membre du Bureau exécutif d l'UGET. Membre du Bureau directeur de l'organisation la jeunesse d'Ennahdha à l'Université, Zied Boumakhla, a récusé ces accusations. «Les candidats islamistes ont compté sur leurs propres moyens. L'UGTE n'est pas d'ailleurs la branche estudiantine d'Ennahdha », a-t-il précisé. A noter, par ailleurs, que l'UGET a dénoncé, dans un communiqué publié le 9 mars 2012, la détermination de la date des élections «de manière unilatérale et sans consultation préalable avec les organisations estudiantines» par le ministre de l'Enseignement supérieur, Moncef Ben Salem (membre d'Ennahdha), estimant que cette décision «rappelle les pratiques de l'ancien régime».