Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Rien n'a changé… Sauf que les Nahdhaouis remplacent les Rcédistes Université- Aujourd'hui, élections des représentants des étudiants aux conseils scientifiques
L'UGET, syndicat étudiant contrôlé par la gauche, représente des candidats dans 83 établissements sur 180 L'UGTE, organisation proche d'Ennahdha, pousse ses pions dans la quasi-totalité des établissements La bipolarisation entre islamistes endurcis et modernistes impénitents, qui empoisonnent le paysage politique depuis de longs mois, s'incruste sur le campus. A preuve : les élections des représentants des étudiants aux conseils scientifiques des facultés, prévues pour aujourd'hui, seront marquées par une rude compétition entre l'Union Générale des Etudiants de Tunisie (UGET), syndicat estudiantin dominé par la gauche, et l'Union Générale Tunisienne des Etudiants (UGTE), une organisation réputée proche du mouvement islamiste Ennahdha et qui vient de reprendre du service, vingt ans après sa dissolution par l'ancien régime. Le bras de fer opposant partisans et adversaires du port du niqab à l'Université et qui fut à l'origine de l'arrêt des cours pendant plusieurs semaines à la faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba, n'a visiblement fait que renforcer cette dangereuse bipolarisation La campagne électorale, qui s'est achevée hier, a, d'ailleurs, révélé l'ampleur de la dichotomie idéologique qui n'a aucune existence dans la réalité d'une société tunisienne attachée à son identité mais qui a toujours su adapter la tradition religieuse au monde contemporain. Tout au long de la campagne, les candidats qui se présentent sous la bannière de l'UGTE ont présenté leurs adversaires comme étant des «des ennemis de l'Islam » ou encore des «laïcards partisans de l'occidentalisation d'une société arabo-musulmane ». Certains candidats ont également scandé des slogans favorables au port du niqab à l'Université. D'autres sont allés jusqu'à arborer des t-shirts portant la profession de foi musulmane ! Combat à armes inégales ? Les candidats de l'UGET ont, quant à eux dénoncé durant la campagne électorale les agissements des « illuminés qui veulent islamiser la société à partir de l'université » et «une alliance secrète entre les candidats islamistes aux conseils scientifiques et les salafistes» . Dans les deux camps, les vraies préoccupations des étudiants comme l'encombrement des moyens de transport desservant les universités, le manque de foyers universitaires, la modicité du montant de la bourse d'études, ont été relégués au second plan. L'UGTE, qui a présenté des candidats dans la quasi-totalité des quelque 180 établissements d'enseignement supérieur, a déployé de gros moyens comme en atteste la distribution de dizaines de milliers d'affiches, de t-shirts et de pancartes. Affaiblie par plusieurs années de luttes intestines, mais aussi par un grand manque de moyens financiers, l'UGET n'a, quant à elle, réussi qu'à présenter des candidats dans 83 établissements. « Ce sera quelque part le pot de fer contre le pot de terre. Nous avons mené campagne en comptant sur les moyens très limités de nos militants alors que les islamistes ont bénéficié d'un grand appui financier de la part du mouvement Ennahdha », s'offusque Chaker Ouadhi, membre du Bureau exécutif d l'UGET. Membre du Bureau directeur de l'organisation la jeunesse d'Ennahdha à l'Université, Zied Boumakhla, a, toutefois, récusé ces accusations. « Les candidats islamistes ont compté sur leurs propres moyens. L'UGTE n'est pas d'ailleurs la branche estudiantine d'Ennahdha », a-t-il précisé. A noter, par ailleurs, que l'UGET a dénoncé, dans un communiqué publié le 9 mars, la détermination de la date des élections « de manière unilatérale et sans consultation préalable avec les organisations estudiantines» par le ministre de l'Enseignement supérieur, Moncef Ben Salem (membred'Ennahdha, NDLR), estimant que cette décision «rappelle les pratiques de l'ancien régime».