Ayoub Messaoudi, ex-premier conseiller démissionnaire du Président de la République chargé de la communication, a été invité par le journaliste Sofiène Ben Farhat, dimanche 15 juillet 2012 sur la chaîne Ettounissia. Messaoudi a révélé un ensemble de détails sur les circonstances de l'extradition de Baghdadi Mahmoudi, ex-premier ministre libyen. Messaoudi a indiqué que l'absence de concertation entre la Présidence du Gouvernement et celle de la République a atteint une ligne rouge avec l'affaire de l'extradition de Mahmoudi. Le 24 juin 2012, jour de l'extradition de Mahmoudi, Moncef Marzouki était accompagné de Abdelkrim Zbidi, ministre de la Défense, et du général Rachid Ammar. Ces deux personnes étaient au courant des procédures de l'extradition de l'ex-premier ministre libyen mais n'ont rien dévoilé au Président de la République. «Pour moi, Abdelkrim Zbidi, ministre de la Défense a failli être limogé puisqu'il a dissimulé des renseignements au Chef d'état-major des armées ». Il a ajouté que le Président de la République a été écarté de ce qui se passe sur la scène politique de la Tunisie à cause de certains de ses conseillers qui lui transfèrent et lui dissimulent les informations selon les intérêts d'Ennahdha. En effet, et selon Messaoudi, Moncef Marzouki est manipulé par Imed Daïmi (un ancien membre d'Ennahdha), directeur du cabinet présidentiel, et ex- membre du Bureau politique du Parti du congrès pour la République (CPR). Daïmi ne veut plus entendre les conseils de Messaoudi puisqu'il est contre Ennahdha. «Il y a des personnes qui ont persuadé Marzouki que la Troïka représente la Révolution et que tous les autres partis ne sont que des forces de répression… La vérité est que Ennahdha ne représente plus la Révolution» a-t-il indiqué. Ennahdha: “un Rassemblement constitutionnel religieux” ! Selon Messaoudi, le Mouvement Ennahdha est un parti dominant. «Il s'agit d'un clonage du RCD dissous, Ennahdha est un Rassemblement constitutionnel religieux, il a réuni les même ex-rcdistes et les même principes» a-t- il ajouté. Messaoudi a déclaré que : « Lors des événements du 9 avril, des milices étaient présentes le long de l'avenue Habib Bourguiba à Tunis. J'ai enregistré une vidéo montrant les violences perpétrées contre les manifestants et je l'ai remise à Marzouki, cet acte n'a pas plu à certains conseillers au cabinet de la Présidence (qui ont des liens avec Ennahdha) ».