La commission administrative régionale, relevant de l'Union Régionale du Travail, à Sfax, a examiné lors de sa réunion, la situation tendue qui prévaut après la suspension du sit-in observé à l'hôpital universitaire Hédi Chaker et les arrestations de quelques représentants du syndicat de base de l'hôpital. Mohamed Abes, membre du bureau exécutif de l'Union Régionale du travail, à Sfax, a indiqué, que les principales décisions issues de la commission administrative, présidée par le secrétaire général adjoint de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), Noureddine Taboubi, sont l'observation, à partir de la semaine prochaine, d'une série de grèves dans les secteurs public et privé, lesquelles seront suivies d'une grève régionale générale dans le gouvernorat de Sfax, au cas ou les syndicalistes arrêtés ne sont pas libérés. La même source a précisé que les premières grèves sectorielles commenceront par une grève dans le secteur de la santé, et ce le mercredi, 1er Août 2012, suivie d'autres grèves sectorielles les 2,3,6 et 7 Août, soit une moyenne de trois secteurs par jour dans le public. La commission a appelé au retrait de la sécurité et l'armée de l'enceinte du centre hospitalier universitaire (CHU) Hédi Chaker. Les protestataires ont demandé dans une lettre ouverte au nom des bases syndicales, à l'hôpital Hédi Chaker, à Sfax, destinée à l'opinion publique et aux membres de la commission administrative de l'Union Régionale du Travail de Sfax, de transférer toute personne ayant commis des infractions syndicales à la commission de l'ordre. Ils ont également demandé de “criminaliser tous ceux qui ont porté atteinte au travail syndical pour l'utiliser à des fins personnelles, transgressant les droits et la dignité des affiliés de l'organisation syndicale au lieu de défendre avec responsabilité et courage les travailleurs, l'entreprise et la nation” selon les propos tenus dans ce message. Les expéditeurs de cette missive ont relevé, par ailleurs, “les injustices matérielles et morales qu'ont subies les employés syndiqués parmi les membres de l'organisation, au cours des derniers mois et années, et qui sont le résultat des actions du groupe qui domine la composition du syndicat du centre hospitalier cité.” La même source précise que ce groupe a exploité le travail syndical pour servir ses intérêts matériels personnels et œuvrer au profit d'agendas partisans conduisant à des conflits entre les agents du centre hospitalier et avec la direction de l'hôpital. Une situation, ajoute-t-il, qui a influé sur la qualité des services, portant atteinte aux intérêts citoyens mais aussi à la réputation de l'ensemble du personnel de l'hôpital”. Cette lettre passe également en revue “une série de dossiers relatifs aux dépassements, à la corruption et au clientélisme dans lesquels ce groupe est impliqué avec la complicité de l'ancienne administration de l'hôpital avant la révolution”. Il y a lieu de signaler que le lundi 30 juillet 2012 sera la première séance du jugement des quatre détenus transférés en justice.