Le président français François Hollande a affirmé que tout l'enjeu des printemps arabes, réside dans le fait que les formations politiques qui se réclament de l'islam s'engagent à garantir les libertés, notamment celles des femmes, à respecter l'alternance, à protéger les minorités, qu'elles soient culturelles ou religieuses. Dans un discours lors de la Conférence des ambassadeurs de France à travers le monde, le président François Hollande a souligné “qu'il appartient, à ces pays qui font œuvre de transition, d'en faire la démonstration et à nous d'encourager le mouvement, sans défiance, mais avec vigilance”. Certes, le monde est aussi porteur d'espoir, a-t-il dit il, précisant qu'il y a la vitalité des peuples, leur aspiration démocratique, les exigences d'une bonne gouvernance et la capacité d'innovation que trouvent toujours les êtres humains. “Il y a des lignes qui bougent et des dictateurs qui tombent. En cela, le monde évolue dans un sens qui est celui du progrès”, a-t-il affirmé. Evoquant la politique méditerranéenne de la France, Hollande a souligné que son pays porte depuis longtemps une ambition pour la Méditerranée, pour qu'elle soit un espace de coopération et non pas de tension. “Les échanges économiques qui doivent se multiplier doivent être enrichis par les échanges humains. Les préoccupations de sécurité doivent toujours aller de pair avec une exigence de dignité.”, a-t-il dit , signalant que “les idées aussi doivent circuler, c'est nécessaire dans le contexte où les pays arabes de la Méditerranée s'ouvrent et s'engagent dans un changement politique”. Il a plaidé dans son discours pour une prise en compte de ces réalités, affirmant “qu'il y a des retards qui coûtent. Mais la France ne manquera jamais de rappeler que le respect de l'opposition, la liberté de la presse, les droits des minorités, la capacité pour chacun de participer à la vie publique, quelles que soient ses opinions politiques ou religieuses, sont pour la France autant de principes essentiels”. ”Ma priorité, c'est de développer ce que j'appelle une « Méditerranée de projets », c'est à cette fin que j'ai demandé au gouvernement de nommer un délégué interministériel à la Méditerranée”, a-t-il dit, soulignant préférer que “les compétences du secrétariat de l'Union pour la Méditerranée soient mieux utilisées, avec l'engagement de l'Union européenne et particulièrement de la Commission, nous devons le faire avec l'Europe. Le partenariat de Deauville, qui est une bonne initiative, peut nous permettre d'accompagner au mieux le développement des pays en transition politique”. “J'accorde enfin une attention toute particulière à la coopération avec les pays du Maghreb, y compris dans ce qu'on appelle le Groupe 5+5 et qui devra permettre de relancer le dialogue”, a-t-il affirmé, soulignant “qu'il y a, entre les deux rives de la Méditerranée, de nombreuses complémentarités. De cette manière pragmatique, nous pouvons ainsi envisager une maîtrise efficace de l'immigration, améliorer les échanges professionnels et universitaires, aider l'administration publique de ces pays à se moderniser et puis aussi encourager les échanges entre les milieux d'affaires”.