A peine, l'attention de l'ogre du Nord (entendre, l'armée syrienne et le Hezbollah) détournée vers d'autres conflits, Israël a décidé de « corriger » les palestiniens et de faire vite, à coups de raids aériens et de bombardements ciblés, dans le but, avoué, de décapiter les groupes armés qu'elle qualifie de « terroristes ». Israël ne compte pas s'arrêter en si bon chemin, et menace de lancer une offensive terrestre. C'est ce qui ressort de la conférence de presse tenue mercredi 14 novembre au soir par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. “Aujourd'hui, nous avons adressé un message clair au Hamas et aux autres organisations terroristes, et si cela devient nécessaire nous sommes prêts à étendre l'opération”, a-t-il dit, quelques heures après la mort du chef militaire du Hamas, Ahmad Jaabari, visé par un raid aérien à Gaza. L'homme a été tué dans un raid israélien sur une voiture à Gaza ainsi que six autres personnes. L'armée israélienne a alors déclaré que l'”élimination” de ce chef était le début d'une opération militaire contre les groupes armés dans la bande de Gaza. “Après les tirs de roquettes de ces derniers jours contre Israël, le chef d'état-major a décidé d'autoriser une opération contre les organisations terroristes de Gaza, le Hamas, le Jihad islamique et d'autres organisations”, a-t-il ajouté. A Gaza, des appareils israéliens ont mené six ou sept raids aériens sur l'ensemble de l'enclave palestinienne, ont indiqué des témoins. Le compte Twitter de Tsahal annonce que l'opération s'appelle “Pilier de défense”. La réaction de Hamas ne s'est pas fait attendre, Il a déclaré qu'en assassinant Jaabari, Israël a « ouvert les portes de l'enfer ». Et depuis, une pluie de roquette continue de s'abattre sur les territoires occupés. Bilan des opérations : 115 blessés et 13 morts côté palestinien depuis le déclenchement mercredi de l'opération. Et trois morts côté israélien. Sur le plan diplomatique, les réactions se suivent et ne se ressemblent pas, suivant les pays : La France appelle à l'arrêt des violences. Le Parti socialiste exprime sa vive inquiétude devant l'escalade de la violence dans un contexte régional déjà très tendu, et dont les premières victimes sont les civils palestiniens et israéliens, et lance un appel aux deux parties à la désescalade immédiate, à l'arrêt des violences. Londres juge le Hamas “principal responsable de la crise”. Le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague accuse le Hamas d'être “le principal responsable de la crise actuelle” à Gaza et en Israël. “Je condamne totalement les attaques à la roquette depuis Gaza vers le sud d'Israël, menées par le Hamas et d'autres groupes armés”, ajoute le ministre dans un communiqué. Elles “créent une situation intolérable pour les civils israéliens” qui ont “le droit de vivre sans peur d'être attaqués depuis Gaza”, a-t-il estimé. La Russie juge “disproportionnée” la réaction d'Israël. “Les attaques dans le sud d'Israël aussi bien que les bombardements disproportionnés (d'Israël) sur Gaza, en particulier quand ils font des victimes civiles des deux côtés, sont totalement inacceptables”, déclare le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Alexandre Loukachevitch lors d'une conférence de presse. L'Egypte juge inacceptable l'”agression” israélienne contre Gaza. L'Egypte juge inacceptable l'”agression” israélienne contre la bande de Gaza, déclare le président égyptien Mohamed Morsi, qui avait ordonné la veille le rappel de l'ambassadeur d'Egypte auprès de l'Etat hébreu.