Plus de 200 morts et des centaines de blessés * Menaces d'élargir l'agression militaire * Manifestations de protestation dans les camps de réfugiés palestiniens Le Temps-Agences - Israel a lancé hier des raids aériens massifs contre le Hamas à Gaza, tuant plus de 200 Palestiniens dans une tentative d'en finir avec les tirs de roquettes depuis Gaza. L'opération "plomb durci", une des attaques les plus meurtrières lancée par Israël contre les Palestiniens depuis des dizaines d'années, a été déclenchée à 10H30 HT lorsqu'une soixantaine d'appareils israéliens ont bombardé une cinquantaine de sites du Hamas, notamment le quartier de la police dans la ville de Gaza et des camps d'entraînement. Les raids qui ont mêlé avions, drones et hélicoptères se poursuivaient hier en début de soirée dans plusieurs secteurs de la bande de Gaza, notamment dans le sud, a-t-on appris auprès de témoins palestiniens. Les médias israéliens faisaient état d'une "série" de raids aériens contre plusieurs cibles du Hamas en fin de journée. Mouawiya Hassanein, chef des services d'urgence de Gaza, a fait état de 205 morts et de "centaines de blessés" dans un bilan encore provisoire. La plupart des victimes sont des policiers du Hamas, a-t-on précisé de sources hospitalières et policières palestiniennes. Les dirigeants israéliens avaient brandi la menace d'une action d'envergure après la fin, le 19 décembre, d'une trêve de six mois négociée par l'Egypte et la reprise des violences. La riposte palestinienne n'a pas tardé. Une trentaine de roquettes et un obus de mortier ont été tirés de la bande de Gaza contre Israël, selon la police israélienne. Une de ces roquettes a tué un civil israélien à Netivot et fait quatre blessés dans une maison de cette localité à la lisière du désert du Néguev (sud), selon les services d'urgence israéliens. D'autres ont atteint les villes de Sdérot et d'Ashkelon, sans faire de victimes. Le général Tawfik Jaber, chef de la police du Hamas, a été tué dans les raids israéliens qui ont tout particulièrement visé le quartier général de la police du Hamas dans la ville de Gaza, selon le porte-parole de cette force, Islam Shawan. Il a ajouté que plus d'une centaine de policiers figuraient parmi les morts et que, dans le nord de la bande de Gaza, un camp d'entraînement militaire du Hamas avait été entièrement détruit. De la fumée montait de ruines dans le territoire palestinien tandis que des morts et blessés s'entassaient dans des hôpitaux dans des scènes de chaos. Le Hamas a appelé son bras armé, les brigades Ezzedine al-Kassam, à "mettre tous les moyens en oeuvre pour empêcher les sionistes de dormir" et des combattants ont dit aux Israéliens de "préparer des linceuls". Le président palestinien Mahmoud Abbas a annoncé avoir entamé des "contacts urgents avec plusieurs pays arabes et autres pour faire cesser l'agression lâche et les massacres dans la bande de Gaza". Le gouvernement palestinien s'est réuni à Ramallah (Cisjordanie) et a affirmé que des contacts étaient en cours pour une réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies. Alors que des appels au cessez-le-feu et des condamnations des violences provenaient de différents pays, Israel a défendu le recours à la force. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est dit "profondément inquiet" et a appelé à un "arrêt immédiat des violences". Les Etats-Unis ont pressé Israël de faire en sorte que les raids ne fassent pas de victimes civiles tout en avertissant le Hamas qu'il devait cesser ses attaques à la roquette "pour que la violence cesse". En réaction aux raids israéliens, des centaines de Palestiniens ont manifesté en Cisjordanie, notamment à Al Khalil, à Beït Lahm, à Kalendia, à Ramallah, et dans les villages de Nilin et Bilin, selon des témoins. L'arbre de Noël à Beït Lahm, qui reste d'habitude allumé jusqu'à la fin des fêtes chrétiennes orthodoxes en janvier, devait être éteint hier pour protester contre les raids. ---------------------------------- Menaces d'élargir l'agression militaire Le Temps-Agences - Le ministre israélien de la Défense Ehoud Barak a affirmé hier que l'offensive aérienne lancée par Israêl dans la Bande de Gaza "serait élargie autant que nécessaire". "Il y a un temps pour le calme et il y a un temps pour le combat, et maintenant c'est le temps du combat. L'opération sera élargie autant que nécessaire", a déclaré l'ancien Premier ministre travailliste lors d'une conférence de presse. "Nous avons fait preuve de retenue jusqu'à présent. Aujourd'hui, il n'y a pas d'autres options qu'une opération militaire" contre le Hamas, a expliqué affirmé la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni. ---------------------------------- Manifestations de protestation dans les camps de réfugiés palestiniens Le Temps-Agences - Environ 4.000 réfugiés palestiniens du camp d'Aïn Héloué, dans le sud du Liban, ont manifesté hier après-midi pour dénoncer l'offensive israélienne, et l'attitude du président égyptien. A Beyrouth, des centaines de manifestants contre les raids israéliens dans la bande de Gaza se sont rassemblés hier près de l'ambassade d'Egypte. Et dans de nombreuses villes arabes d'Israël, des protestations contre les raids israéliens ont eu lieu hier. Des centaines de personnes brandissant des drapeaux du Hamas ont manifesté devant les bureaux des Nations unies à Amman. Le roi Abdallah de Jordanie a appelé à un arrêt immédiat de "toutes les actions militaires", estimant que les attaques "visaient des civils innocents, dont des femmes et des enfants". Et d'ajouter que "la violence ne ferait que monter dans la crise et n'apporterait pas la sécurité à Israël". Des rassemblements ont été organisés ailleurs que dans la capitale et dans des camps de réfugiés palestiniens. En Syrie, devant le camp de Yarmouk, des centaines de réfugiés palestiniens ont aussi manifesté. Des représentants des diverses factions palestiniennes basées à Damas ont réitéré hier lors d'une conférence de presse leur intention d'attaquer des villes israéliennes.