Selon un entretien accordé à la TAP, Monsieur Khaled Zarg AL Ayoun, directeur central de la Société Monétique de Tunisie, a déclaré que ”les banques vont indemniser leurs clients, victimes des opérations de retrait d'argent effectuées par des cartes à pistes falsifiées, et ce après vérification de leurs dossiers”. Le même responsable a indiqué qu'il existe en Tunisie environ 2 millions 300 mille cartes bancaires dont la majorité ont été transformées en cartes électroniques alors que près de 280 mille cartes sont restées magnétiques, précisant que “ces dernières sont celles qui sont concernées par les opérations de falsification”. Pour pallier à cette vague de fraudes, les mesures annoncées sont les suivantes : - La carte bancaire électronique continuera de permettre de retirer de l'argent de tous les DAB relevant de toutes les banques alors que les cartes magnétiques ne permettront que de retirer de l'argent des distributeurs des banques émettrices. - Tunisie Monétique va procéder, à la mi-janvier 2013, à l'envoi de messages courts “SMS” aux détenteurs de cartes bancaires en vue de les avertir des opérations de retrait en cours par leurs cartes pour qu'ils puissent réagir au plus vite et prendre les mesures nécessaires. - Les distributeurs DAB vont être équipés de caméras de surveillance pour lutter contre les opérations d'usurpation. Force est de constater que ces mesures restent minimalistes face aux dangers réels du skimming. En effet, près de 12% des cartes en circulation seraient encore dotées de pistes magnétiques. Selon l'APBTEF (Association Professionnelle Tunisienne des Banques et Etablissements Financiers), ce sont ces cartes « ancienne génération » qui pourraient être victimes de Skimming et être falsifiées. Une carte sur dix serait donc une cible potentielle et pourrait être falsifiée et utilisée à mauvais escient. On l'a tous compris, le consommateur doit être vigilent et ne jamais communiquer ses codes confidentiels à qui que ce soit. Mais le comble dans l'histoire c'est qu'en cas de Skimming, le consommateur est victime d'une fraude bien orchestrée. Même en respectant toutes les règle de sécurité et de bon usage de sa carte bancaire, une copie à l'identique de celle-ci et de son code confidentiel seraient entre les mains des fraudeurs. A partir de ce moment, toute personne disposant de la carte copiée et de son code d'accès au distributeur automatique (DAB) a les mêmes accès et privilèges que le propriétaire réel de la carte. Pire encore, le fraudeur peut l'utiliser pour faire des achats dans les magasins équipés de terminaux points de vente (TPV) puisque le système repose sur la même procédure d'authentification que les DAB (carte+code). Malgré les divers interventions des responsables de la SMT auprès des médias, plusieurs questions demeurent sans réponses (voire notre article Fraude à la carte bancaire –Acte 2- Communiqué de l'APBTEF et après ?) Mais la question à 1 million de dollars est de savoir : Qui aurait la capacité non pas seulement de cloner ces cartes mais également de leur attribuer les codes confidentiels exacts ?