Comme attendu, Hamadi Jebali a présenté sa démission hier suite à l'échec de son initiative de former un gouvernement de compétences. Cette démission a suscité des réactions partagées de part et d'autre dans la classe politique tunisienne. Le président du bureau politique d'Ennahdha, Ameur Lâaryedh, a affirmé que la démission de Hamadi Jebali était prévisible et qu'elle répond à un engagement qu'il a pris lors de sa prise de décision. D'un autre côté, Ameur Lâaryedh s'est opposé à la vision de Jebali qui considère, pourtant, qu'un gouvernement de technocrates reste l'unique salut de cette crise. Le parti Nidaa Tounès a pointé la responsabilité d'Ennahdha et du CPR dans l'avortement de l'initiative de Hamadi Jebali et a dénoncé la manipulation de cette proposition et son instrumentalisation comme une pilule pour faire absorber le choc de l'assassinat de Chokri Belaid. Le porte parole du Parti Républicain, Issam Chebbi, a salué l'homme d'état qu'a incarné Hamadi Jebali dans cette phase et a estimé qu'Ennahdha pliera face aux conditions de Hamadi Jebali. Le porte parole d'Ettakatol, Mohamed Bennour, a affiché le soutien de son parti à l'initiative de Hamadi Jebali. Le porte parole du CPR, Imed Daimi, a affirmé que la démission de Hamadi Jebali ne change pas la donne et a jugé qu'une sortie de crise est possible dans les prochaines 72 heures.