Casse-tête, “ping-pong" et tensions autour des immigrants tunisiens de Lampedusa. Une fois arrivés à la frontière franco-italienne, la police française les ramenent aux forces de l'ordre italiennes. “Paris et Rome jouent au ping-pong", estiment des medias italiens. Agacés, des immigrants tunisiens et des militants ont organisé hier une manifestation à Vintimille. “Nous avons risqué notre vie sur un bateau improvisé, nous étions désespérés, raconte un Tunisien en italien. Et quand nous sommes arrivés en Italie, nous n'avons rien trouvé, absolument rien". Vendredi, la Commission européenne a condamné les contrôles mis en place par la France dans la zone frontalière avec l'Italie à seule fin d'intercepter les migrants tunisiens. Pour beaucoup d'entre eux, le territoire français est leur destination finale. “On ne veut pas voler, ou faire du mal, assure l'un d'eux. Nous voulons la sécurité. Nous voulons que l'Europe nous accueille." Estimant être seule à gérer cette crise, Rome menace d'aider des migrants tunisiens à atteindre la France et l'Allemagne. Le gouvernement italien a également réaffirmé hier soir qu'un accord existait entre son pays et la Tunisie sur le retour des immigrés tunisiens. Et ce, en dépit d'un démenti du ministre tunisien des Affaires étrangères quelques heures plus tôt. Alors que 4 000 immigrés s'impatientaient encore hier sur l‘île italienne de Lampedusa, les autorités italiennes ont assuré qu'ils gagneraient le continent d'ici ce dimanche.