La présidence égyptienne a rejeté, dans la nuit de lundi à mardi, l'ultimatum lancé quelques heures plus tôt par l'armée au chef de l'Etat islamiste, Mohamed Morsi lui laissant 48 heures pour satisfaire «les demandes du peuple», faute de quoi elle imposerait une feuille de route après les manifestations de masse de dimanche. Dans un communiqué, les services de Mohammed Morsi affirment que «la déclaration des forces armées n'a pas été soumise au président» avant sa diffusion et contient «des signes pouvant causer la confusion». Le chef de l'Etat se dit déterminé «à poursuivre dans la voie qu'il a choisie pour mener une réconciliation nationale globale», poursuit le communiqué. Lundi soir, le chef d'état-major, le général Abdel Fatah al Sisi, nommé par Morsi, avait donné 48 heures aux partis politiques pour «satisfaire les demandes du peuple». Dans une déclaration lue à la télévision, il n'avait pas demandé explicitement le départ du président élu, issu des Frères musulmans. Mais il a prévenu que l'armée, qui avait géré la transition entre la chute d'Hosni Moubarak en février 2011 et l'élection de Mohammed Morsi l'été dernier, présenterait sa propre «feuille de route» pour sortir de la crise, si les dirigeants politiques n'arrivent pas à trouver une solution de compromis qui permette d'inclure toutes les forces politiques. Cette prise de position de l'armée a été saluée par des cris de joie de la part des manifestants rassemblés place Tahrir au Caire.