Soutien ostensible du président Mohamed Morsi, le chef de file du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, a accordé une interview au journal « Le monde » où il revient sur la chute des frères musulmans en Egypte. « Malgré la nostalgie de certains, l'époque des coups d'état et des idéologies nationaliste est révolue » a déclaré Rached Ghanouchi en ajoutant qu'il faut s'attendre désormais à une flambée des violences en Egypte. « Je crains un glissement vers la violence en Egypte » a-t-il affirmé. Il a, cependant, écarté le recours des frères musulmans à la force. Reconnaissant les nombreux échecs des frères musulmans, le président d'Ennahdha a estimé que le coup d'état n'était pas justifié. « Les frères musulmans ont certes refusé le consensus national et il s'est passé ce qui est arrivé » a-t-il déploré. Par ailleurs, Rached Ghannouchi a réaffirmé qu'il exclut la reproduction du scénario égyptien à Tunis et a dénombré les distinctions entre l'armée tunisienne et égyptienne. « Nous avons d'un côté une armée qui a tous les pouvoirs depuis soixante ans et qui cherche à les récupérer, et de l'autre, en Tunisie, une armée professionnelle qui n'a jamais fait de politique » a soutenu le chef d'Ennahdha et de poursuivre que son mouvement « a fait beaucoup de concessions pour éviter toute polarisation ».