L'ouverture du champ politique tunisien n'en finit plus d'aiguiser les appétits. Deux nouvelles formations devraient prochainement grossir les rangs de la cinquantaine des partis existants et, du même coup, bouleverser le rapport des forces. En 1981, l'avocat Abdelfattah Mourou fut, avec Rached Ghannouchi, Hassen Ghodbani, Slaheddine Jourchi et quelques autres, le cofondateur du Mouvement de la tendance islamique, rebaptisé Ennahdha en 1989. Il envisage aujourd'hui très sérieusement, bien qu'il le nie, de lancer sa propre formation. Une ambition qui nous a été confirmée par un cadre d'Ennahdha. Objectif : la mise sur orbite d'une formation plus modérée-donc plus présentable-. Mourou jouit d'une image d'intellectuel crédible, pondéré et bon orateur, résolu à jouer la carte de l'identité tunisienne. Autre poids lourd en gestation : le parti « travailliste » que souhaite créer Ali Ben Romdhane, membre du bureau exécutif et numéro deux de fait de l'UGTT, la puissante centrale syndicale. A en croire l'intéressé, cette nouvelle formation serait « totalement indépendante de l'UGTT », même si ses orientations seraient « proches des siennes ». Une manière de dire qu'il bénéficiera du soutien des milieux syndicaux, qui font la pluie et le beau temps depuis la fuite de Zine El Abidine Ben Ali et le début de la transition ; et qu'il faudra donc compter avec lui. A suivre. Source : Jeune Afrique du 3 au 9 avril 2011