Très impliqué dans son rôle de réconciliation, d'apaisement voire même de réparation des tensions, le ministère des affaires religieuses s'est empressé ce mercredi de publier un communiqué sur les évènements sanglants qui secouent l'Egypte grillant ainsi la politesse au ministère des affaires étrangères et se livrant à un grand pêle-mêle dans ses prérogatives. S'invitant volontiers dans le domaine de la diplomatie, le ministère des affaires religieuses a dénoncé avec les mots les plus fermes le massacre survenu en Egypte et exprime son soutien inconditionnel aux sit-inneurs pacifiques dans toutes les places d'Egypte. Le ministère des affaires religieuses poursuit tous azimuts en appelant toutes les franges du peuple tunisien à retenir la leçon de l'expérience égyptienne, de préserver la sécurité et l'unité du pays et de se dresser contre les putschistes et les partisans du chaos. Avant même que le ministre des affaires étrangères ne donne de la voix et exprime officiellement la position de la Tunisie quant à la dispersion sanglante du sit-in des pro-Morsi, son collègue Nourredine Khademi s'en mêle compromettant ainsi le cours d'une relation bilatérale plus que tendue entre la Tunisie et l'Egypte. A qui souhaitait un ministère des affaires religieuses impartial, neutre et pleinement consacré à son rôle de pacificateur, il semblerait que c'est peine perdue puisqu'en s'octroyant une mission qui n'est pas la sienne, Nourredine Khademi a dévié , et ce n'est malheureusement pas la première fois, de sa ligne et a coupé l'herbe sous le pied de Othmane Jerandi qui se trouvera une fois de plus résigné à jouer l'apaisement. Après la montée des médias pro troïka contre l'Algérie, voici un représentant officiel du gouvernement faire fi des règles élémentaires de la diplomatie et déclencher une polémique dont il aurait pu se passer.