A peine la réunion du comité exécutif du mouvement Nidaa Tounes, tenue hier dimanche 18 mai, achevée. Et à peine la décision de tenir le congrès général électif du mouvement le 15 juin prochain, annoncée, les réactions ont commencé à fuser de la part des membres, et pas des moins influents du parti, pour déclarer leur mécontentement de ces décisions. Ces membres n'ont pas hésité à braver les interdits dictés par Béji Caïed Essebsi en termes de devoir de retenue et de discrétion en dehors des structures du parti, et ont annoncé leur opposition au contenu du communiqué final de la réunion sur leurs pages facebook. Ridha Belhaj fustige la manière de l'annonce du congrès L'ouverture du bal des contestations est revenue à Ridha Belhaj, pourtant connu pour sa discrétion et sa proximité de la présidence du parti, qui a dénoncé dans un post sur sa page facebook, le fait que la décision d'organiser le congrès général a été prise dans la hâte (entendre par la, sous des pressions), sans avoir été au préalable, débattue comme il se devait. Il a ajouté que cette décision n'est, de ce fait, pas conforme au statut du parti, ni à la procédure légale de la tenue d'un congrès. Il a appelé à l'organisation de vraies élections en commençant par les coordinations de base pour arriver au bureau politique, suivant une procédure électorale préalablement établie. Il s'est finalement, dit « pas prêt à participer à un congrès de règlement de compte et d'exclusion qui approfondira les divisions au sein du parti et permettra à une minorité de prendre le contrôle du parti... » Taher Ben Hassine : BCE n'est pas l'unique candidat de Nidaa aux présidentielles Cet avis a, dans la foulée, été repris, comme en écho, par Taher Ben Hassine, plus connu, lui, pour ses prises de position et sa tendance à l'indépendance au sein même du parti. Ben Hassine a déclaré, dans un post sur sa page officielle, Qu'il était d'accord pour le principe du congrès, mais à des conditions. Il ne comprend pas que des personnes désignées par le comité exécutif, lui-même désigné par le bureau politique, élisent le comité exécutif, ou le bureau politique, ou toute autre instance centrale. Il préconise, au contraire, une élection des congressistes émanant des bases du parti, ces congressistes, se chargeant par la suite de l'élection d'une direction légitime. Et d'ajouter, que tout ce qui se fera autrement, sera... Illégitime et non avenu. Quant à la désignation de Béji Caïed Essebsi comme seul et unique candidat du parti aux présidentielles, Ben Hassine trouve que c'est trop vite parler, et qu'il faudrait, avant cela passer par des primaires pour départager les éventuels candidats. Au final, cette décision d'organiser ce congrès semble bien partie pour faire imploser le parti. Et les pressions qui avaient été exercées en coulisses auront fait perdre le contrôle des choses à la présidence du parti... à moins que ! A moins qu'il s'agisse d'un énième coup magistral de machiavélisme politique hérité de Feu Bourguiba qui a si bien su manipuler l'opinion générale en se positionnant parfois en victime de pressions, pour, à la fin, s'assurer le soutien de la population sur une quelconque affaire.