Depuis la destitution de l'ancien président égyptien, Mohamed Morsi, les relations entre Tunis et le Caire se sont beaucoup distancés. l' « immixtion » du président de la République tunisien, Moncef Marzouki, dans les affaires égyptiennes a fortement déplu dans le pays du Nil et l'élection du Maréchal, Al Sissi, artisan de la chute des Frères musulmans, n'a en rien arrangé.Sa cérémonie d'investiture a été un grand pied de nez aux autorités tunisiennes avec une faible représentation diplomatique. Et dans le grand vide qui se profile entre la Tunisie et l'Egypte, un homme compte bien se faufiler et jouer le rôle de trait-d'union. Il se nomme Béji Caied Essebsi. Le président de Nidaa Tounès n'a en effet jamais caché son empathie pour le nouveau président égyptien- il faut dire qu'ils ont un « ennemi » en commun. Invité de marque, hier, de la journée nationale de la République égyptienne, Béji Caied Essebsi a saisi l'occasion pour afficher sa présence aux côtés de responsables égyptiens. En vieux loup de la politique, le président de Nidaa Tounès entend ressusciter par la voie de la diplomatie des liens bilatéraux effrités par les couacs et les maladresses si bien que la Tunisie reste une pièce maitresse dans l'échiquier géopolitique. Avec la montée en puissance des groupes djihadistes, la réconciliation semble revêtir un intérêt stratégique. Derrière les sourires de façade, le claquement de bises et autres poignées de mains chaleureuses subsiste des enjeux colossaux.