Le président du Syndicat national des journalistes tunisiens, Néji Beghouri, a tenu, tard dans la soirée du 8 janvier, un court point de presse où il a fait savoir qu'il ne dispose d'aucune information pouvant confirmer ou infirmer l'exécution des deux journalistes tunisiens, retenus en otage en Libye, Sofiène Chourabi et Nedhir Ktari. Néji Beghouri a fait remarquer qu'il craint que cette rumeur ne soit qu'une manœuvre pour semer la confusion et la terreur chez l'opinion tunisienne et accroître la pression sur le gouvernement tunisien. L'information qui a fait, hier, l'objet d'un véritable séisme en Tunisie n'est toujours pas confirmée ni par les autorités tunisiennes ni par plusieurs parties libyennes. L'authenticité d'une deuxième photo ayant fait le tour de la toile et montrant l'exécution des deux journalistes tunisiens a été mise en doute par plusieurs spécialistes. L'Etat Islamique dont la méthode a été de ne laisser planer aucun doute sur les vidéos de l'exécution d'otages a dérogé à sa propre règle de manière à laisser penser qu'il tente de jeter le trouble sur une opinion, encore sous le choc de l'attentat contre Charlie Hebdo. Une photo non authentique, une autre photo ne pouvant laisser en rien croire à l'exécution des deux journalistes tunisiens, aucune vidéo pour le moment. Le doute s'installe quant à une possible manœuvre de ces groupes dont la communication et les réseaux sociaux constituent la pierre angulaire de leur arsenal. Tous les projecteurs se tournent aujourd'hui vers Paris. Ces groupes pourraient chercher à remettre la pression autour de l'affaire des deux journalistes tunisiens. Toujours est-il qu'aucune information ne permet pour l'heure de confirmer cette exécution. Une marche de soutien à Sofiène Chourabi et Nedhir Ktari est prévue ce vendredi à 13h devant le théâtre municipal pour exhorter le gouvernement à se saisir sérieusement de ce dossier.