Le juge Ahmed Souab adjoint du premier président du tribunal administratif a présenté mercredi sa démission de son poste pour protester contre la décision du chef du gouvernement Habib Essid de prolonger d'un an le mandat les fonctions à son poste au premier président du tribunal administratif, appelé à faire valoir ses droits à la retraite. Ahmed Souab a estimé que cette décision du chef du gouvernement était une « violation de la Constitution » notamment en référence au paragraphe 3 du préambule de la constitution. La prolongation signifie perte de neutralité et indépendance du juge Dans une déclaration par téléphone à TunisieNumérique, Ahmed Souab a précisé qu'en acceptant cette prorogation « le juge perd les qualités de neutralité, d'indépendance et de légitimité étant donné qu'il a accepté le mécanisme de prolongation de la part d'une autorité exécutive considérée comme pouvoir politique par excellence ». Il a signalé dans ce contexte que le tribunal administratif est susceptible d'être touché dans son existence, ajoutant que les juges administratifs ont porté plainte contre le premier président du tribunal pour avoir prorogé son mandat d'un an. Il a ajouté que les agents du Tribunal ont entamé une grève de 15 jours, précisant que l'ambiance était électrique à l'intérieur du tribunal. Message aux Tunisiens Le juge Souab a annoncé qu'il allait adresser demain jeudi une lettre ouverte au peuple libyen , préservant à TunsieNumérique la primeur, dans laquelle il affirmé qu'il «poursuivra sa lutte en tant qu'élément de base de l'Union des magistrats administratifs et qu'il n'était pas concerné par quelconque poste. Nommé le 10 octobre 2014 au poste d'adjoint du premier président du tribunal administratif, le juge Ahmed Souab a provoqué plusieurs réactions dans le milieu judiciaire: entre le refus de l'Association tunisienne des magistrats (ATM), déplorant le « manque de neutralité politique » de Souab et le soutien de l'Union des magistrats administratifs (UMA) à celui-ci. Ce tribunal est chargé de statuer sur les recours concernant le processus électoral. Il avait notamment plusieurs fois annulé les nominations des membres de l'ISIE en 2013. Selon la Loi électorale, le tribunal administratif se charge également de statuer sur les recours portant sur les candidatures aux élections législatives et présidentielles, ainsi qu'aux résultats de ces élections.