Contrairement aux craintes des uns et aux supputations des autres, la course au poste de Secrétaire Général de Nida Tounes a bouclé sa dernière étape sans conflit ni grabuge. Le bon sens et la sérénité ont semble t-il prévalu. En effet, Mohsen Marzouk a été désigné à l'unanimité à la haute fonction. En outre, le Bureau Politique a profité de l'occasion pour nommer trois vice-présidents, a savoir, Taïeb Baccouche, Faouzi Elloumi et Hafedh Caïd Essebsi. Tel que composé, le triumvirat n'est pas loin d'être le produit d'un compromis engageant les principales ailes en rivalité et reflétant les nouveaux rapports de force. Bombardé vice-président, Hafedh Caïd Essebsi aurait-il enterré la hache de guerre ? Les relents d'un deal flottent et interpellent. Le poste serait-il accordé en contrepartie d'un profil bas ? Hafedh Caïd Essebsi aurait-il concédé de rentrer dans les rangs et de passer sous silence ses griefs, lesquels ont longtemps nourri la discorde interne et éraflé la crédibilité du parti. Apparemment, Mohsen Marzouk était le seul candidat, sans compter le Secrétaire Général en exercice, en l'occurrence Taïeb Baccouche. D'aucuns s'interrogent pourquoi le poste, pourtant central et stratégique au sein de tout parti politique, n'était pas convoité et n'avait pas bénéficié d'un nombre autrement plus important de candidats ? Y aurait-il un mot d'ordre préalable, le doute est permis. A moins que le profil de Mohsen Marzouk ait recueilli un tel consensus que la candidature de tout autre prétendant était, à l'avance, vouée à l'échec. Mohsen Marzouk serait-il l'homme de la situation ? Sur quel programme il a pu jouir de l'unanimité ? Après tout, Il n'était pas parmi le noyau des membres fondateurs de la première heure. Sinon, compte t-il quitter son poste de conseiller politique à la présidence de la République. Sur un autre plan, les questions fusent, à juste titre d'ailleurs. Il y a quelque temps, le bureau politique de Nida Tounes a pris la décision d'interdire le cumul de mandats, entre la haute responsabilité gouvernementale et celle partisane. Comment se fait-elle alors que Taïeb Baccouche soit à la fois vice-président, au parti, et ministre des affaires étrangères, au gouvernement ?! Peut-être que les pontes de Nida Tounes considèrent le poste de vice-président comme une fonction sans relief ni portée, qui ne peut s'élever à un rang en mesure de violer la décision de non cumul prise. Là aussi, la question mérite d'être posée. En conclusion, Mohsen Marzouk n'est que désigné par le bureau politique et nullement élu par ses pairs, les adhérents, comme dans tout parti démocratique qui se respecte et respecte ses sympathisant. Mais manifestement à Nida Tounes, dont le premier congrès n'en finit pas d'être reporté, le scrutin, sous son toit, n'est pas encore d'actualité.