De l'avis de tout le monde, les services du ministère de l'intérieur semblent avoir repris du poil de la bête depuis quelques mois, surtout en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme et contre le grand banditisme, y compris la contrebande. Cette efficacité soudainement regagnée de la part des forces de sécurité, n'a pas été sans soulever un certain nombre de questions, essentiellement, sur les raisons qui avaient, auparavant, empêché ces hommes et ces équipes qui se sont, pourtant, avérés aguerris, de remplir leur rôle de prévention et de lutte contre le fléau du terrorisme qui en était à ses premiers balbutiements, il y a trois ans. Et force a été de constater que les supporters de la théorie de la police parallèle et de l'infiltration des services sécuritaire par des partisans, ou des sympathisants des groupes terroristes, ou tout simplement des islamistes, ont fini par avoir raison. Car c'était, effectivement, la seule explication au laxisme qui caractérisait le rendement des forces de la sécurité il y a trois ans. Taoufik Bouaoun, l'inspecteur général du ministère de l'intérieur, qui était en ce lundi matin, l'hôte de Sofiène Ben Farhat au micro de Med FM, a confirmé que, pratiquement tous les corps armés en Tunisie, y compris l'armée nationale étaient « infestés » d'éléments louches et qui travaillaient pour le compte des organisations criminelles et même terroristes. Il a ajouté que ces éléments avaient été recrutés du temps où la Troïka était au pouvoir, et que la présence de ce nombre d'individus à l'appartenance et à l'obédience douteuses, dans les rangs des forces de sécurité, était, essentiellement due à un défaut de renseignements sur les antécédents, et les faits et gestes des nouvelles recrues au moment des concours de recrutement, et aussi, à un manque flagrant dans leur formation de base qui n'a pas su leur apporter les abc et les vraies valeurs du travail de l'agent de sûreté. Taoufik Bouaoun a confirmé, en connaissance de cause, étant à la tête de l'administration qui traite des dossiers disciplinaires des agents de sûreté, qu'un certain nombre d'agents ont fait l'objet de suspicion, voire de certitude, de collaboration avec les terroristes ou avec les contrebandiers qui sont de mèche avec les groupes armés. Ces individus ont été suspendus de leur travail. Il a précisé qu'ils étaient au nombre de 110 à peu près. Il a ajouté que pas moins de cinq ou six de ces individus ont été confondus par les enquêtes pour leur implication directe avec les groupes terroristes et ont été incarcérés et leurs dossiers transmis à la justice. Taoufik Bouaoun n'a pas voulu aller jusqu'à dire qu'il y avait une police parallèle en Tunisie, mais a expliqué les comportements déviés et les directives erronées transmises par certains éléments du ministère de l'intérieur, à un certain moment, par leur appartenance à certains courants politiques, mais aussi, par une simple ambition maladive qui leur fait faire tout ce qu'on leur demande, et même plus, pourvu qu'ils aboutissent à un certain poste ou un certain grade. Mais ce temps est bel et bien révolu, affirme l'hôte de Med FM, et que le ministère de l'intérieur est, actuellement, sur la bonne voie en vue de mettre sur pieds une véritable police citoyenne digne de la deuxième république tunisienne, et ceci ne se fera qu'en inculquant les bonnes valeurs aux agents, et en sévissant contre les récalcitrants qui refusent ou ne peuvent pas se plier aux exigences du vrai travail de l'homme de police moderne, dans un pays démocratique.