Au lendemain de la crise diplomatique sans précédent qui a éclaté entre l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis et l'Egypte d'une part et le Qatar d'autre part, les initiatives de médiation se sont multipliées pour apaiser la tension et éviter l'escalade. En effet, l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis et l'Egypte ont décidé de rompre leurs relations diplomatiques avec le Qatar qu'ils accusent "de soutenir le terrorisme". Ces pays ont également décidé de fermer leurs frontières maritimes et terrestres avec le Qatar et de lui interdire leurs espaces aériens ainsi que de demander à leurs ressortissants de ne pas se rendre à Doha. Plusieurs initiatives Depuis lundi 05 juin 2017 , le Koweït a entrepris une médiation pour apaiser la tension et trouver un terrain d'entente de manière à résoudre cette crise diplomatique majeure dans cette région du Golfe. Ainsi, l'émir du Koweït, Cheikh Sabah al Ahmad al Sabah a reçu lundi un émissaire de l'Arabie saoudite représentant le roi Salman Ben Abdelaziz. Il a eu un entretien avec l'émir du Tamim Ben Hamad Al Thani du Qatar sur la manière de dépasser la crise. Ainsi, les tractations vont bon train pour rétablir les relations entre les deux pays. Cette initiative a poussé l'émir du Qatar à reporter à un discours qu'il comptait adresser à la nation qatarie. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a, de son côté, lancé une initiative diplomatique visant à mener une médiation pour résoudre la crise entre "des pays amis et frères". Il a entrepris des contacts téléphoniques en s'entretenant avec l'émir du Qatar dont il est un proche allié ainsi que le roi d'Arabie saoudite, l'émir du Koweït et la président russe Vladmir Poutine. L'Iran a également appelé à la retenue et au dialogue entre le Qatar et ses pays voisins afin de résoudre pacifiquement les différends sans tomber dans la surenchère. Les Etats-Unis par le voix du secrétaire d'Etat Rex Tillerson demandé aux pays du Golfe à préserver leur unité et de recourir au dialogue pour dépasser leurs divergences. Après avoir au départ prôné la confrontation, en quantifiant la décision de rupture des relations diplomatiques de tentative de l'assujettir, le Qatar a sans doute mesuré la gravité de la crise et demandé un dialogue "franc et sincère" avec l'Arabie saoudite et ses alliés. Toutefois, les Emirats arabes unis ont, en réponse, affirmé que la reprise des relations avec le Qatar doit se faire selon une feuille de route, ce que d'aucuns ont considéré comme étant des conditions qui seront imposées à Doha pour la faire entrer dans les rangs. En effet, la crise a éclaté après des propos publiés par l'agence de presse Qatarie dans lesquels , l'émir du Qatar demande à ce que l'Iran soit considérée comme un partenaire dans la région et non comme un ennemi. Des propos qui ont été démenties par les autorités qataries , affirmant que le site de l'agence a été piraté. Un argument qui n'a visiblement pas convaincue les saoudiens. Le Qatar traîne une réputation de soutien au terrorisme Il est vrai que le Qatar qui abrite le siège de l'Association Oulémas musulmans,dirigée par le théologien égyptien Youssef al-Qardaoui, soutien la Confrérie des Frères musulmans en Egypte et de part le monde. Depuis le printemps arabe en 2011, le Qatar s'est illustré par son ingérence dans les affaires des pays appuyant des partis politiques ou des groupes armés nomment ceux d'obédience islamiste. Son rôle en Tunisie pour son soutien au Mouvement Ennahdha, et Moncef Marzouki est connu de tous. Le Qatar s'est immiscé aussi dans le conflit libyen et continue à soutenir financièrement et en armes les groupes islamistes djihadistes et les frères musulmans. En Syrie, le Qatar soutient les groupes islamistes liés à Daech et et Al Nosra allié à al-Qaida. Selon des statistiques, le Qatar financé à hauteur de 5 milliards dollars en armes et autres des groupes opposés au régime syrien. Récemment au Yémen, les autorités du Qatar ont soutenu les rebelles Houtis alliés à l'Iran . L'Arabie saoudite veut se faire une peau neuve La raison avancée par l'Arabie saoudite pour expliquer la décision de rupture de ses relation avec le Qatar ne tient pas la route et ne constitue pas un argument solide , selon de nombreux observateurs. Ces mêmes observateurs accusent l'Arabie saoudite de vouloir se débarrasser de l'étiquette de parrain de terrorisme au détriment du Qatar. Nombreux sont ceux qui rappellent , l'idéologue du wahhabisme prôné par l'Arabie saoudite et qui nourrit tous les extrémismes notablement celui de Daech. Aux Etats-Unis, l'Arabie saoudite est considérée comme un parrain du terrorisme et le Congrès a donné le droit aux victimes américaines des attentats du 11 septembre de traîner Riyad devant les tribunaux. En outre , de nombreuses études ont prouvé que l'Arabie saoudite fiance des associations et organisations islamique liées au terrorisme. D'autres estiment qu'il s'agit d'un nouvel épisode de la lutte d'influence que se livrent le Qatar et l'Arabie saoudite qui ne digère pas d'être détrônée par le petit émirat qui fourre son nez partout conforté par ses pétrodollars.