Suite à la fuite du président déchu Ben Ali et la majorité de sa famille à l'étranger, les médias tunisiens ont trouvé dans les secrets et les histoires de ces familles une mine d'informations pour alimenter leurs colonnes. Les tunisiens assoiffés de ce genre d'informations ont trouvé dans les enquêtes journalistiques des réponses à plusieurs questions qu'ils se posaient, notamment d'où viendraient toutes ces fortunes? La Famille “El Materi n'était pas à l'abri” des scénarios hollywoodiens publiés dans les médias tunisiens et étrangers. Compte tenu de la gravité de ces informations, l'avocat de Moncef El Materi, père de Sakher le gendre du Président déchu, a adressé au quotidien “Achourouk”, une clarification de la part de son client. Premièrement : Lorsque Moncef Materi a quitté le pays à la fin du mois de janvier 2011 vers la France, il n'était pas en fuite des poursuites judiciaires, mais il a voyagé pour subir une intervention chirurgicale, comme le confirment les attestations médicales à sa disposition. El Materi affirme que suite à l'opération cardiovasculaire subie, il reviendra en Tunisie et il sera prêt pour faire face à toutes les accusations. Deuxièmement : M. El Materi informe tous les tunisiens qu'il n'a jamais été impliqué dans le vol, l'acquisition ou la cachette de pièces archéologiques. Il dénie aussi toute relation avec la défiguration ou l'exploitation de sites archéologiques comme a été publié dans les journaux tunisiens. El Materi précise que, conformément à ce qu'avaient dit les experts de l'Institut de sauvegarde du Patrimoine, sa maison ne contient pas de pièces archéologiques à l'exception de 2 morceaux de pierres qui pèsent des tonnes et qu'il a trouvé au moment de l'achat de la maison en 1996. Dans le souci de protéger le patrimoine de son pays et en respect à la loi, Moncef El Materi a immédiatement informé la municipalité. Le maire de Carthage lui avait demandé alors, de garder ces pièces jusqu'à ce que les autorités concernées s'en chargent. Selon ces instructions, El Materi a gardé lesdites pièces comme la plupart des citoyens propriétaires de maisons à la région de Carthage. Ces actions nobles ne peuvent en aucun cas constituer un crime commis par El Materi car il a bien respecté les lois. Dans le même contexte, Moncef el Materi informe les tunisiens qu'il ignore tout concernant les pièces archéologiques enterrées dans le jardin de sa maison. Il ajoute à ce niveau que sa maison actuellement fermée, a subit plusieurs tentatives de vols et qu'il n'est pas responsable de ce que font les gardiens ou autres personnes dans sa maison. Il rajoute que les investigations vont certainement prouver ses propos. Troisièmement: M. Moncef El Materi rappelle qu'il est révolutionnaire et que tous les tunisiens connaissent son histoire. Pour la liberté, la dignité, et le droit à la pratique politique, El Materi a été condamné à mort en 1961. Il a passé 12 ans de prison dont 7 ans de travaux forcés. D'autre part, Moncef el Materi soutient la révolution tunisienne actuelle surtout qu'elle ne contredit pas ses principes qui n'ont pas changé même après le mariage de son fils Sakher de la fille de Ben Ali. Quatrièmement : Moncef El Materie espère enfin que les médias tunisiens soient à la hauteur des changements révolutionnaires qui se passent en Tunisie, et qu'il vérifient toutes les informations avant publication. Qui est Moncef El Materi ? Moncef El Materi, est le père de Mohamed Fahd Sakhr, gendre préféré de Ben Ali. Ancien militaire reconverti dans les affaires, son histoire n'est pas banale non plus : c'est un ancien condamné à mort. Né en 1939, engagé très jeune dans l'armée, il a connu Ben Ali à Saint-Cyr, au début des années 1960, quand les deux hommes parachevaient leur formation d'officier au sein de la prestigieuse académie militaire française. Impliqué dans le complot de Noël 1962, une conjuration ourdie par Lazhar Chraïti pour éliminer le président Bourguiba, Moncef El Materi est condamné à la peine capitale par une cour martiale. Peine finalement commuée en dix années de travaux forcés, après l'intercession décisive de Wassila Bourguiba, la première dame, issue, comme les Materi, de la bourgeoisie beldie, et très liée avec la mère du jeune putschiste. Ses onze coaccusés ont eu moins de chance : ils ont été fusillés en janvier 1963. Radié de l'armée à sa sortie de prison, en 1973, Moncef El Materi s'est associé à son frère Tahar pour créer la société El Adwiya, aujourd'hui le plus important laboratoire pharmaceutique privé du pays et plus tard beaucoup d'autres entreprises prospères dans le secteur agroalimentaire. Discrètement réhabilité après le coup d'Etat de Ben Ali, le 7 novembre 1987, il a siégé à la Chambre des conseillers, la deuxième chambre du parlement tunisien. En Avril 2007, Moncef El Materi a été nommé à la tête de Nestlé Tunisie, en tant que président du Conseil d'Administration de cette entreprise qui exerce dans le secteur agroalimentaire. Selon Nestlé, c'est Moncef El Materi lui-même qui a pris la décision d'abandonner ses fonctions au 20 janvier 2011. Le samedi 29 janvier 2011, la société Adwya, dont les activités suivent leur cours habituel ont publié un communiqué adressé aux actionnaires, aux fournisseurs ainsi qu'à la clientèle que son conseil d'Administration, réuni le 26 Janvier 2011, a pris la décision de remplacer « El Materi » par un nouveau Directeur Général. Son nom, comme celui de toute sa famille, figure sur la liste des personnes considérées comme faisant partie de l'entourage proche de l'ex-dictateur.