Le puits "Jelma 9" creusé en 2015 dans la zone de Souabia à l'entrée de la délégation de Jelma dans le gouvernorat de Sidi Bouzid a eu un funeste destin mardi dernier, après avoir été enterré par les habitants de la région suite à des heurts avec les forces de l'ordre. Destiné à approvisionner 400.000 habitants de la région, cet ouvrage a été détruit et les efforts déployés par l'Etat partis en fumée, au moment où le problème de la soif se pose avec acuité dans le pays. Tout a commencé par l'opposition des habitants de Jelma au raccordement du puits avec le réseau de la SONEDE, exigeant que l'eau soit réservée à l'approvisionnement des habitants de la zone. Au départ, le puits était destiné à desservir en eau potable des habitants de Souabia, un hôpital et une usine de la région, ainsi que quelques zones dans le gouvernorat de Sfax. C'est le gouverneur qui a ordonné l'intervention des forces de l'ordre le lundi 14 mai pour permettre la mise en oeuvre du raccordement au réseau de la SOEDE. Mais des affrontements ont opposé les forces de l'ordre aux habitants qui protestaient, dégénérant après l'usage du gaz lacrymogène. Ces échauffourées ont provoqué 12 blessés parmi les sécuritaires, a indiqué jeudi à Tunisienumérique, le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Khlifa Chibani, ajoutant que trois voitures sécuritaires ont été détruites. Il a précisé que les autorités de la région ont demandé, sur proposition de l'union locale du travail et les organisation de la société civile, le retrait des forces de l'ordre de la zone afin d'apaiser la tension. Selon Khlifa Chibani, c'est après le retrait des forces de l'ordre que les protestataires ont détruit et enterré le puits. On rappelle que 3 citoyens ont été blessés durant ces affrontements. L'union locale du travail a observé mardi une grève générale d'une journée en protestation contre l'intervention des forces de l'ordre.