La Cour suprême des Etats-Unis a validé, mardi 26 juin, le décret migratoire de Donald Trump, après une bataille judiciaire qui a duré dix-sept mois. Malgré l'échec récent de sa politique de « tolérance zéro » à la frontière et l'abandon de la mesure de séparation des familles, le président américain a réussi à faire passer son décret controversé visant à limiter l'immigration au nom de la sécurité nationale. En effet, le jugement de la Cour suprême, pris à la majorité de cinq juges conservateurs a entériné l'interdiction permanente d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de six pays, à savoir : la Corée du Nord, l'Iran, la Libye, la Somalie, la Syrie et le Yémen. Ainsi, ce sont près de 150 millions de personnes, à majorité musulmanes, qui sont désormais interdites d'entrée aux Etats-Unis « jusqu'à nouvel ordre ». Signalons que plusieurs pays tels que le Soudan, le Tchad, l'Irak et l'Afghanistan, ont été retirés de la « liste » au nom de leur engagement militaire avec les Etats-Unis dans la lutte contre le terrorisme. Notons en outre que le décret bloque aussi l'entrée de certains responsables gouvernementaux du Venezuela. Loin de faire l'unanimité, la décision de Donald Trump a encore une fois suscité de nombreuses critiques. L'Union américaine pour les libertés civiles (ACLU) a dénoncé un « décret antimusulman » contraire à la Constitution du pays qui interdit la discrimination religieuse. « Un observateur raisonnable conclurait que le décret était motivé par un préjugé antimusulman », a écrit la juge progressiste Sonia Sotomayor. De son côté, le président américain s'est réjoui de l'adoption du décret anti-immigration par la Cour suprême. « Tant que je serai président, je défendrai la souveraineté et la sécurité du peuple américain et je me battrai pour un système d'immigration au service de l'intérêt national des Etats-Unis et de ses citoyens », a t-il déclaré.