Le ministre italien de la Défense a annoncé, hier, le retrait du porte-aéronefs Garibaldi du dispositif engagé contre les troupes du colonel Kadhafi. Le bâtiment, qui avait appareillé de Tarente le 18 février pour se positionner au large des côtes libyennes. Dès le lendemain, ses avions AV-8B Harrier (8 avaient été initialement embarqués, seulement 3 étant apparemment encore utilisés ces derniers jours) avaient effectué leurs premières missions, 360 sorties de ces appareils étant comptabilisées au 25 mai. Dans l'ordre de bataille de l'opération Unified Protector de l'OTAN, le retrait du Garibaldi peut être considéré comme pratiquement « indolore ». Mais le message n'est pas bon, d'autant que le départ du bâtiment intervient dans un mouvement plus vaste de réduction des efforts engagés par l'Italie sur le plan militaire. « Nous avons réduit les coûts en Libye : des 142 millions prévus au premier semestre nous sommes passés à moins de 60 millions pour le second », a expliqué hier Ignazio La Russa, le ministre italien de la Défense. Certes, Rome promet de compenser l'absence du groupe aérien embarqué en renforçant les moyens aériens basés à terre. Mais, dans le même temps, le gouvernement ne cache pas les difficultés budgétaires auxquelles il est confronté. La Libye n'est d'ailleurs pas la seule zone sur laquelle l'armée italienne est priée de réduire la voilure. Ainsi, à l'issue du Conseil des ministres qui s'est déroulé hier, il a été annoncé que le budget consacré aux opérations extérieures allait subir une coupe de 120 millions d'euros pour passer sous la barre des 700 millions d'euros au second semestre, contre plus de 800 millions sur les six premiers mois de l'année.