Des manifestants ont, de nouveau, mis le feu au siège du secteur de la police du Kef, aujourd'hui 6 février 2011 suite aux évènements survenus, samedi, dans la ville et qui ont fait deux morts et 17 blessés. Un grand nombre de citoyens se sont rassemblés devant ce local de la police et pris plusieurs documents et équipements. Les forces de l'armée ont encerclé, dimanche, les sièges du district et du secteur de la sûreté nationale, empêchant de nouveaux affrontements entre les policiers et les citoyens et facilitant le travail des agents de la protection civile, intervenus pour éteindre l'incendie. Dimanche, la ville du Kef vit encore un climat de tension, en particulier, dans le quartier Chrichi, où habite le jeune Ahmed Khammassi, qui a trouvé la mort lors des incidents de samedi. Une source autorisée au ministère de l'Intérieur a indiqué dans un communiqué rendu public samedi que près d'un millier de personnes se sont rassemblés, samedi après-midi, devant le siège du commissariat de police du Kef et l'ont attaqué par des jets de pierres et de cocktails Molotov. Malgré les multiples mises en garde et les appels à se disperser, les citoyens ont continué à attaquer le commissariat et ont incendié deux voitures dont l'une appartient au commissariat de police et la deuxième à un particulier, précise la même source. «Devant l'acharnement des manifestants à attaquer le commissariat, les agents de sécurité, qui ne disposaient plus de gaz lacrymogène, ont été contraints, dans un premier temps, à faire des tirs de sommation et dans un deuxième temps à tirer sur les attaquants faisant deux morts et 17 blessés, dont quatre agents de sécurité », ajoute le communiqué du ministère de l'Intérieur. La même source précise que le ministère de l'Intérieur, en coordination avec les unités de l'armée nationale, ont immédiatement procédé à l'arrestation du chef du commissariat de police du Kef et l'ont conduit au siège du ministère de l'Intérieur pour l'interroger concernant les circonstances de cet incident. Des ordres ont été également donnés à l'inspection générale du ministère de l'Intérieur pour se rendre dans la région du Kef afin de recueillir les informations auprès de témoins oculaires de l'incident. Le ministère de l'Intérieur invite à cet égard toute personne ayant été témoin de cet incident à témoigner et à contribuer à dévoiler la vérité.