Le Maroc ne roule pas sur l'or, comme du reste tous les pays de la planète en ce moment (à part les «planqués» de l'Europe du Nord et la Chine, dans une moindre mesure). Mais au moins Rabat n'aura pas de difficultés pour mettre en branle son Projet de loi de Finances (PLF) pour 2022. Les données et projections sont même déjà arrêtées, ce qui vu d'ici, à Tunis, est un luxe que l'exécutif tunisien est loin de pouvoir se payer, lui qui bataille encore avec le bouclage du budget de 2021... La ministre marocaine de l'Economie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, rassure : 65,4 milliards de dirhams (MMDH) seront mobilisés sur le marché intérieur et 40 MMDH à l'international, sous forme d'emprunt de moyen et long termes, pour couvrir les besoins du pays l'an prochain. La ministre a tenu ces propos devant la Commission des finances, de la planification et du développement économique relevant de la Chambre des Conseillers, hier vendredi 20 novembre rapporte le journal Aujourd'hui le Maroc. Au final le budget l'Etat au titre du PLF-2022 va monter à 164,4 MMDH, a indiqué la ministre. S'agissant du coup de main de la Banque centrale, elle a dit que c'est envisageable, mais uniquement «sous formes de facilités de caisse fixées à 5% des ressources fiscales réalisées durant l'année budgétaire terminée». La ministre a ajouté que le Trésor public s'est même permis de ne pas puiser dans cette cagnotte depuis des années, en dépit des coups portés par la pandémie du coronavirus à l'économie nationale. Elle a ajouté qu'il faut se garder d'alimenter directement les finances publiques et résorber le déficit budgétaire en faisant tourner la planche à billets. Nadia Fettah Alaoui a déclaré que l'expérience malheureuse des pays qui se sont hasardés à le faire doit inciter à la plus grande prudence en la matière. La ministre a pointé les effets néfastes d'un tel recours à la Banque centrale : poussée inflationniste, monnaie nationale qui perd sa crédibilité, fonte des réserves en devises. A ajouter au très mauvais signal émis en direction des agences de notation, des investisseurs, des partenaires et au coup porté à l'indépendance de la Banque centrale. Un avertissement qui tombera dans l'oreille de sourds en terre tunisienne, alors que la rumeur enfle ? Wait and see...
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