Un haut responsable américain confirme l'information sans préciser les circonstances de la mort. Mais des sources tribales indiquent qu'Anwar Al Aulaqi a péri dans un raid aérien lancé tôt, vendredi 30 septembre, contre deux véhicules circulant entre Maarib et Jouf, province désertique limitrophe de l'Arabie saoudite. Depuis avril 2010, Anwar Al Aulaqi était la cible des Américains, qui l'accusaient d'inciter à assassiner des Occidentaux au nom d'Al-Qaïda. “N'hésitez pas à tuer les Américains. Combattre Satan ne nécessite pas de fatwa. C'est eux ou nous”, avait-il lancé dans une vidéo mise en ligne en novembre 2010. Un mode de communication dont il était spécialiste, il était considéré comme le principal propagandiste des thèses islamistes sur la Toile. L'homme est soupçonné d'avoir collaboré de près ou de loin à diverses attaques. Ainsi, il aurait communiqué par courriel avec un Yéménite qui a assassiné un Français à Sanaa en 2010. Il a également été mis en cause dans l'attentat raté commis par le Nigérian Umar Farouk Abdulmutallab dans un avion américain reliant Amsterdam à Detroit le jour de Noël 2009. Enfin, il tenait une correspondance avec le commandant américain Nidal Hassan, accusé de la fusillade qui a fait 13 morts en novembre 2009 sur la base de Fort Hood au Texas. Un responsable américain a révélé qu'Al Aulaqi avait été invité à déjeuner au Pentagone peu après le 11 Septembre, dans le cadre des efforts du secrétaire à la défense de l'époque, Donald Rumsfeld, pour établir des contacts avec la communauté musulmane modérée à la suite des attentats.