L'opposition syrienne a appelé à une «protection internationale» des civils en parlant de «massacres barbares» à Homs. Ce haut lieu de la révolte était pilonné et assiégé lundi 7 novembre 2011 par les troupes du régime de Bachar Al-Assad. Malgré son accord le 2 novembre à un plan arabe de sortie de crise, les forces du régime ont continué les opérations sécuritaires faisant plus de 70 tués en majorité à Homs (centre). A la demande du Qatar, la Ligue arabe a elle annoncé récemment une réunion «d'urgence» samedi prochain au Caire. De son côté, la Commission générale de la révolution syrienne (CGRS), un des groupes qui chapeautent la contestation, a appelé la Ligue arabe à «retirer son initiative et à protéger les civils conformément aux lois internationales». «Les Arabes ne doivent pas miser sur un régime répressif, sadique et terroriste en lui donnant un délai d'une semaine», a dit la CGRS, décrétant jeudi prochain «journée de grève générale en Syrie pour soutenir Homs». Et le président de la Convention d'Ottawa interdisant les mines antipersonnel, Gazmend Tutiu, a lui appelé la Syrie à cesser de poser des mines et à les enlever. Selon diverses sources, des mines ont été posées récemment par l'armée syrienne à la frontière libanais. De son côté, le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, a accusé les Etats-Unis «d'être impliqués actuellement dans les événements sanglants en Syrie» et demandé à la Ligue arabe «de condamner cette implication et de faire le nécessaire pour y mettre fin», dans une lettre adressée à l'organisation panarabe. La Syrie, qui attribue les violences à des «gangs terroristes armés», réclame aussi l'aide de la Ligue «pour créer l'atmosphère appropriée pour appliquer l'accord» arabe de sortie de crise, selon un communiqué de la Ligue. Selon les ONG syriennes, l'armée a lancé avant l'aube une attaque d'envergure contre les quartiers de Homs, avec des «assassinats» perpétrés par les milices qui lui sont fidèles. «Les corps jonchent le sol», selon le Conseil national syrien (CNS), qui chapeaute l'opposition. L'armée du régime a recours à «l'artillerie lourde, aux roquettes et à l'aviation pour bombarder les quartiers résidentiels. Elle encercle Homs pour le 5e jour consécutif afin de briser la volonté de ses habitants qui ont osé rejeter l'autorité du régime», a-t-il ajouté. «Les forces armées sont entrées dans le quartier de Baba Amro à Homs après des affrontements», a indiqué l'Observatoire syrien de droits de l'Homme (OSDH). «Elles ont ensuite commencé à démolir les magasins», a-t-il également ajouté. Ailleurs à Homs, trois civils, dont une fillette de huit ans, ont été tués par les tirs des forces de sécurité. Selon l'OSDH, de violents affrontements à l'artillerie lourde à Homs ont fait des «dizaines de morts et de blessés dans les deux camps». Les habitants ont aperçu un camion «rempli de corps». Dans le gouvernorat d'Idleb (nord-ouest), des soldats se sont déployés sur la route internationale Khan Cheikhoune/Maaret al- Nooman.