Les islamistes modérés du Parti de la justice et du développement (PJD) ont revendiqué vendredi soir la victoire en nombre de sièges aux élections législatives organisées au Maroc pour traduire dans les faits la volonté de réformes affichée par le roi Mohammed VI. Les résultats définitifs du scrutin devraient être connus dans la journée de samedi. Si sa victoire se confirme, le PJD deviendra, après le parti Ennahda en Tunisie, la deuxième formation islamiste modérée à arriver en tête d'une élection depuis le déclenchement du “printemps arabe”. Mais le PJD, qui ne propose pas d'imposer un ordre moral islamique stricte sur la société et défend le développement de la finance islamique, devra s'allier à d'autres forces politiques pour former un gouvernement. “Sur la base des informations dont nous disposons actuellement, nous sommes en passe de faire mieux que prévu. Je pense que nous sommes partis pour obtenir entre 90 et 100 sièges”, a dit tard dans la soirée le président du PJD, Abdelilah Benkirane. La Chambre des représentants est formée de 395 députés. Le PJD était notamment en concurrence avec le G8, une alliance d'inspiration libérale composée de huit formations jugées proches du palais royal et regroupées en octobre au sein de la Coalition pour la démocratie.