Le journaliste de renom Edwy Plenel, qui a fait les beaux jours du journal Le Monde et qui a co-fondé en 2008 Mediapart, s'était fait rare dernièrement. Il est sorti du bois pour dire son mot sur l'agitation délétère en France, sur fond de déferlante raciste sans précédent assumée publiquement et attisée par de grands médias. A chaque fois que l'homme à la tête du site d'investigation le plus réputé du pays (les ministres le connaissent bien) prend la parole il marque les esprits et bouscule les consciences. Cette fois aussi ça n'a pas loupé, sur un plateau de télévision… "Nous sommes la seule grande vieille démocratie européenne [la France] à laisser des médias, sur biens publics, les canaux hertziens c'est un bien public, des médias d'opinion, des radios et des télévisions d'opinion, non pas d'information et les pires opinions : des opinions de virulence, des opinions de haine, des opinions de racisme, des opinions de xénophobie. Et tout cela en liberté. Cette question n'est pas posée, le pouvoir laisse faire. On voit que le président donne des consignes à ses ministres d'y aller… Allez, nous nous sommes journalistes, le travail c'est pas émettre des opinions, ça appartient à tout le monde les opinions, aux citoyens, aux citoyennes, à tout le monde. Non c'est apporter des informations. Si vous laissez des médias de masse, je dis bien radios, télévisions de masse en accès libre… Je mets ma radio ou ma télévision je tombe sur CNews et j'entends des horreurs. Et bien vous habituez le public à des horreurs". L'ex-chaîne du tristement célèbre Eric Zemmour est certes la tête de gondole de cette France moisie, malade de la haine raciale qui la consume dangereusement, mais hélas le mal gagne du terrain. Rappelons que c'est sur une radio publique, France info, que le nouveau visage de la xénophobie en France, Jordan Bardella, avait débité des ignominies sur les réfugiées afghanes. Le même Bardella avec qui des policiers font des selfies. Elle est belle la France ! Autre signe d'une déliquescence très avancée de ce qui faisait la beauté et la grandeur du "pays des droits de l'Homme" : CNews dispute à la très professionnelle BFMTV la place de leader du paysage télévisuel français. De toute évidence Edwy Plenel, qui a des convictions bien ancrées à gauche et les assume (même s'il n'a jamais hésité à déterrer les cadavres du président François Mitterrand et du Parti socialiste), a encore beaucoup de combats à mener… S'il ne les a pas déjà perdus définitivement, pour le plus grand malheur des nobles valeurs et idéaux de la République.
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