Le procès de Mohamed Sakhr El Materi, objet d'un mandat d'amener international dans l'affaire des pièces archéologiques, a été reporté hier au 5 janvier 2011. Sont également poursuivis dans cette affaire Mohamed El Béji Ben Mami, ancien maire de Tunis et Farouk Hamza, chef du service des équipements à l'Institut National du Patrimoine (INP) relevant du ministère de la Culture. Les charges qui pèsent contre Béji Ben Mami, indique le rapport de la chambre d'accusation, sont l'usage, par un fonctionnaire public, de sa qualité pour se procurer un avantage au profit d'un tiers et porter préjudice à l'administration, avec la complicité de Farouk Hamza et Mohamed Sakhr El Materi. Le gendre de Ben Ali est également inculpé pour trafic de pièces archéologiques, transfert illicite d'immobilier protégé, possession de pièces archéologiques non-déclarées, et fouille de ruines mobiles et fixes sans permis. L'affaire remonte à la découverte, au domicile de Sakhr El Materi à Hammamet, de 165 pièces archéologiques qui remontent notamment à l'époque romaine. Parmi les pièces trouvées, certaines avaient été déclarées disparues des dépôts de l'Institut National du Patrimoine (INP) quand Béji Ben Mami en assurait la direction générale. L'enquête a révélé que Béji Ben Mami avait ordonné oralement à son subordonné Farouk Hamza, chef du service des équipements à l'INP à l'époque des faits, de transférer des pièces archéologiques des dépôts de Ksar Saïd et de Kairouan au domicile personnel de Sakhr El Materi à Hammamet.