L'armée soudanaise a annoncé dimanche 24 décembre 2011 avoir tué Khalil Ibrahim, chef d'un des plus importants groupes rebelles de la région du Darfour, trois jours après que ce groupe a affirmé marcher sur Khartoum pour renverser le régime. Ibrahim, 54 ans, dirigeait le Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM), le plus militarisé des groupes rebelles du Darfour, région de l'ouest du Soudan ravagée par la guerre civile. Il a été blessé dans les accrochages jeudi dans la région frontalière entre les Etats du Darfour-Nord et du Kordofan-Nord, et il “est décédé samedi soir”, a expliqué le porte-parole de l'armée, Sawarmi Khaled Saad, ajoutant qu'il avait été enterré peu après son décès. Ces affrontements ont également fait 30 morts et un nombre indéterminé de blessés parmi les rebelles, a assuré Saad. “Douze véhicules ont été détruits dans les affrontements, ainsi que quatre camions et un camion-citerne transportant du pétrole”, a-t-il ajouté. Le JEM a confirmé dimanche la mort de son chef, tout en précisant qu'il avait été tué vendredi par un raid aérien. Malgré cette perte, le JEM restera fidèle au programme de son chef: “changer le régime par tous les moyens, y compris les moyens militaires”, a-t-il assuré. Les combats se poursuivaient dimanche dans la zone frontalière entre le Darfour-Nord et le Kordofan-Nord, a annoncé le ministre soudanais de l'Information, Abdallah Ali Massar. Vendredi, Saad avait attribué aux forces de Khalil Ibrahim une attaque contre des civils dans le Kordofan-Nord, où elles auraient également pillé les propriétés de chefs locaux. Jeudi, le JEM avait affirmé que ses troupes avançaient vers l'Est, en direction de Khartoum. Selon Bilal, les rebelles avaient atteint En Nahoud, à 120 km à l'est du Darfour, dans l'Etat du Kordofan-Nord, et continuaient à progresser dans le but de faire tomber le régime du président Omar el-Béchir.