a mené une série d'interviews auprès des familles tunisiennes pour savoir comment elles gèrent leurs budgets en ces temps de crise que traverse le pays. Ces tunisiens proviennent de différentes classes sociales, sont d'âges différents et habitent dans des quartiers aussi bien huppés que populaires. Ils ont accepté volontairement de répondre de manière spontanée et anonyme aux questions de Tunisie Numérique. Les récits ont été retranscrits tels quels. Hana a 60 ans, elle est fonctionnaire dans une administration publique de la région de Sfax. Hana est mariée à Sami qui a 61 ans et travaille comme chauffeur de taxi. Ali et Hana sont originaires de Sfax et se sont mariés il y a 30 ans. Le couple a une fille unique, Chams qui a 28 ans. La famille habite dans une maison louée dans la délégation de Sfax. Hana possède une voiture. Ali est propriétaire de son taxi. Moins d'une année pour partir à la retraite Hana se confie à nous : « Je vais prendre ma retraite dans 9 mois. Après 30 ans dans l'administration, il est temps de tourner la page. » Hana nous dit fièrement : « J'ai gravi les échelons et ma carrière n'était pas facile : de la simple standardiste à cheffe de service d'administration, le chemin était long. J'en ai bavé, je me suis accrochée et j'en suis fière. Vous savez, ce n'est pas facile d'être une femme dans l'administration ! J'ai maintenant le grade d'administrateur conseiller. » Hana continue : « Ma plus grande fierté, c'est ma fille Chams. Elle travaille à Sousse dans une société tuniso-allemande. Elle a brillé dans ses études touristiques et espère trouver rapidement un travail à l'étranger. Ma fille est courageuse et battante comme moi ! » Hana rajoute avec un air plaisantin : « Je suis aussi instgrameuse. Je suis amoureuse des chats et j'anime une communauté de plusieurs milliers de passionnés de ses félins domestiques. Je veux monter une association pour s'occuper des chats abandonnés et maltraités. » Un projet familial Hana nous parle de son couple : « Mon mari Ali est chauffeur de taxi. Il est également, à temps perdu, électricien dépanneur. Il gagne bien sa vie. Nos finances sont ''correctes'' avec nos deux salaires. Hamdoullah nous sommes une petite famille unie et sans gros soucis financiers. » Hana tient à nous dire : « Nous habitons une maison en location temporaire. En fait nous venons de vendre la maison familiale de 3 étages à Sfax pour rebâtir une nouvelle plus luxueuse à Kerkennah ». Ali prend la parole et rajoute : « Vivre à Kerkennah est enfin un rêve devenu réalité. Avec Hana à la retraite, on n'aura plus la contrainte du déplacement journalier au centre-ville de Sfax. On a déjà démarré le chantier de construction de la nouvelle maison qui aura une vue panoramique en front de mer. On ne peut pas rêver mieux ! ». Hana lance : « Il ne faut pas oublier Chams, nous devons également mettre un peu d'argent de côté pour son mariage. C'est notre fille unique ». Hana rajoute : « Dieu merci, nous n'avons pas de dettes ni de crédits. Nous gagnons dans les 40 000 dinars par an. Et avec Chams qui travaille, gérer le budget familial est beaucoup plus facile ». Le budget familial Les revenus : * Revenu mensuel net de Ali : 1 200 dinars en tant que chauffeur de taxi + 300 dinars en tant qu'électricien * Revenu mensuel net de Hana : 1 700 dinars. * Prime de rendement trimestrielle de Hana : 350 dinars. * Prime annuelle de Hana : 800 dinars. * Tickets restaurants de Hana: 120 dinars :mois Les dépenses : * 500 dinars de loyer mensuel. * 30 dinars pour la facture de la SONEDE. * 80 dinars pour la facture de la STEG. * 100 dinars pour les frais de téléphone et l'abonnement Internet. * 100 dinars par mois comme frais de déplacement pour suivre le chantier de construction de la nouvelle maison à Kerkennah. * 600 dinars par mois pour les frais de carburant de la voiture familiale (20 dinars en moyenne par jour). * 850 dinars/mois pour les dépenses alimentaires et les produits de nettoyage. * 300 dinars/mois budget vestimentaire de la famille * 100 dinars en moyenne par mois pour les médicaments et les dépenses sanitaires urgentes. * 200 dinars par mois d'épargne pour les vacances estivales. Hana nous dit que sa passion pour les chats lui coûte environ 300 dinars par mois. Elle nous raconte une anecdote : « Mon chat Riki vient de passer une opération chirurgicale urgente qui m'a coûté 700 dinars avec un traitement de 300 dinars. Je suis consciente que c'est beaucoup d'argent mais j'aime mon chat. ». La famille possède 3 comptes bancaires et un compte postal. Pour lire d'autres épisodes, cliquer ICI. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!
