En Tunisie, la baisse de la croissance en 2023 est principalement due aux effets de la sécheresse. 2023 était la 4ème année consécutive de précipitations inférieures à la moyenne a conduit le gouvernement à rationner la consommation d'eau depuis mars 2023. Ce choc négatif est venu aggraver une reprise difficile. La sécheresse était l'un des principaux facteurs qui ont réduit l'offre intérieure des produits agricoles. Le bulletin de la conjoncture économique publié mercredi par la Banque mondiale a analysé l'effet de la sécheresse sur le secteur agricole et la croissance économique du pays. L'agriculture a été le principal frein du ralentissement économique de 2023, la sécheresse ayant mis en évidence la vulnérabilité d'un secteur qui doit s'adapter au changement climatique. Le manque de précipitations tout au long de l'année 2023 a aggravé les conditions de sécheresse qui prévalaient en Tunisie au cours des quatre dernières années, obligeant le gouvernement à introduire des restrictions d'irrigation depuis mars 2023. Cela a entraîné une récolte réduite et une perte importante de production. C'est le cas par exemple du blé dur, qui constitue l'une des composantes de base de l'alimentation des Tunisiens. Les conditions arides ont précipité les pertes de production, la majeure partie de la production céréalière étant pluviale. Ainsi, la production du blé dur nationale a chuté de 61% par rapport à 2022, pour atteindre un peu plus de 22% du niveau de 2019. En conséquence, en 2023, la valeur ajoutée agricole a chuté de 11% en termes réels, aggravant la tendance à la baisse depuis 2019. Si l'agriculture et l'agro-industrie avaient connu la même croissance (modeste) de 2022 (1,7%), l'économie aurait progressé de 1,8% en 2023, soit légèrement en dessous du taux de 2022 (2,6%). Alors que les conditions pluviométriques devraient encore se détériorer à l'avenir en raison du changement climatique, la Tunisie devrait agir rapidement pour assurer sa sécurité alimentaire, en renforçant la résilience de l'agriculture ainsi que du secteur de l'eau dans son ensemble. À cette fin, certaines des mesures prioritaires comprennent : la gestion de la demande en eau, la promotion de l'utilisation de solutions naturelles, l'expansion des sources d'eau non conventionnelles, l'amélioration de l'efficacité de l'irrigation, l'adoption croissante de pratiques intelligentes face au climat ainsi que le développement du financement et de l'assurance contre les risques lié aux catastrophes. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!