Les dés sont jetés... ou presque. La campagne électorale express, à peine 4 semaines, dictée par une dissolution qui a surpris tout le monde (sauf le papa du président de la République), tire à sa fin dans quelques heures. A 48h du second tour – ce dimanche 7 juillet – des élections législatives anticipées les instituts de sondage dévoilent leurs dernières enquêtes d'opinion, dans un contexte d'incertitude politique qui n'a jamais été aussi épaisse sous la 5e République... Le Rassemblement national (RN) était sorti en tête, très nettement, du premier tour, devant le Nouveau Front populaire (NFP) et la majorité présidentielle – Ensemble. Chronique d'un triomphe assuré pour l'extrême droite au deuxième tour. Puis patatras : le chef de l'Etat Emmanuel Macron sort de son chapeau le Front républicain pour faire barrage au RN, une carte qu'on avait rangée depuis le second tour de la présidentielle de 2002, entre feu Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen. Est-ce que la digue anti-RN tiendra encore ce 7 juillet ? A en croire la compilation des sondages d'Ipsos, Elabe, OpinionWay et Ifop-Fiducial la pléthore de désistements à l'entre-deux tours change complètement la donne. Face au puissant front de la gauche, du centre et une frange de la droite le RN n'est absolument pas certain de rafler la majorité absolue au Parlement. Rappelons que Jordan Bardella en avait fait une condition pour gouverner le pays, même si Marine Le Pen a fortement tempéré en évoquant un débauchage pour composer une majorité. D'après les différentes enquêtes publiées ce vendredi 5 juillet le RN reste leader dans les intentions de vote, mais sa majorité parlementaire serait relative, en fourchette basse comme en fourchette haute. Bardella et ses alliés (les dissidents des Républicains amenés par Eric Ciotti) sont crédités de 170 à 230 sièges, donc très loin du seuil de la majorité absolue (289 députés). Le NFP résisterait bien avec 145-190 sièges selon les enquêtes, alors qu'Ensemble réaliserait un exploit au regard de l'impopularité de Macron : de 118 à 162 élus. D'après les études le grand gagnant de «la coalition» anti-RN serait la majorité présidentielle, dopée par les électeurs de gauche, cette gauche que le chef de l'Etat croyait morte et enterrée depuis qu'il l'a larguée (le Parti socialiste) en 2017 pour monter son propre mouvement. Reste que ces tendances sont à relativiser fortement, elles restent ce qu'elles sont : une photographie du moment. Personne n'est capable de lire clairement dans la tête des électeurs et il n'y a pas quelque chose de plus difficile à cerner pour les sondeurs que les reports de voix. Les élections législatives de 2022 nous ont donné suffisamment de leçons en la matière. Le RN avait pulvérisé toutes les prédictions en décrochant 89 sièges de député, alors que les instituts le créditaient de 40 à 50. Donc attention...
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