ANKARA (TAP) - Le principal parti turc d'opposition a décidé lundi après des pourparlers avec la majorité de mettre fin à son boycottage du Parlement, observé en raison du maintien en détention provisoire de deux de ses députés accusés de participation à un complot. "L'endroit où doivent se résoudre les problèmes des partis politiques doit être l'Assemblée nationale", ont affirmé les représentants du Parti républicain du peuple (CHP, opposition sociale-démocrate) et du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur, au pouvoir) dans un communiqué. "La décision de certains députés de ne pas prêter serment après les élections du 12 juin, qui les a empêchés de participer à l'activité législative, est dommageable", ont-ils poursuivi. Les deux partis ont souligné qu'une "base de compromis a été atteinte" pour réformer la Constitution héritée du coup d'Etat militaire de 1980 dans un sens plus libéral et qu'il était indispensable de ne pas passer à côté d'une telle "opportunité historique". Les 135 députés du CHP (sur 550 élus au Parlement) ont commencé à prêter serment à l'Assemblée après la diffusion de ce communiqué. Les élus du CHP avaient refusé de prêter serment après les législatives du 12 juin pour protester contre le maintien en détention provisoire de deux des leurs, le journaliste Mustafa Balbay et le médecin Mehmet Haberal, accusés d'implication dans un projet de complot contre le gouvernement. Les 35 députés du bloc kurde, qui ont eux aussi boycotté le Parlement en raison du maintien en prison de cinq des leurs, accusés de connivence avec les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), et de l'invalidation de l'élection d'un sixième militant, n'ont pas participé aux discussions avec l'AKP et n'ont pas manifesté l'intention de prêter serment.